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  • Ovale, perdure !

    oeuf.jpg
    Au val perdu
    foin d'Élysées
    l'écheveau n'y est plus auprès
    Adieu métiers, bures et Parques !

    Ovale n'est plus
    des Arts, Monique
    le flux solidaire et mythique

    d'où les règnes académiques ou monarques
    piédestant tour à tour Mireille ou Jeanne d'Arc

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • nomenclature

    à Gaëna da Sylva

    Gaena_trouée.jpg

    L'ombre de la forêt s'est jetée dans le ciel
    pour en atténuer le regard insistant
    que cet œil sale et borgne et tout croûté de sel
    cesse d'intimider les bras de ses géants

    Moi, dans cette trouée, je sais ce qui m'aspire

    délesté de l'aplomb des charges familières
    dont je laisse bailler sur l'herbe qui transpire
    le contour élimé des trop fines lanières :

    Je voudrais que se jouent à m'éloigner du sol

    une feuille après l'autre au gré d'un vent léger
    les capricieux tracés d'anarchiques envols
    pour le précieux vertige d'être et l'oublier

    Je pourrais croire un peu aux légendes païennes

    attachées à peupler d'animales furies
    les trompeuses lueurs que le chaos promène
    en donnant à leurs morts apparence de vie

    Sinon, pourquoi lever vers les cieux nos regards

    cherchant obstinément de ceux qui ne sont plus
    un signe, un mouvement, un rêve, un avatar
    quand ils sont dispersés, quand nous marchons dessus ?

    Je me hurle en ton nom, feignant que tu m'entendes

    et me chante le tien pour que vibrent encore
    les cordes et les bois que leurs syllabes tendent
    sur le bourdon têtu d'un monde qui t'ignore

    Les bras de la forêt contiennent cet élan

    qui me vient à l'idée par excès d'hydromel;
    je me charge à nouveau du bagage pesant
    de mon nom qui chemine, atavique et mortel.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration :
    © Gaëna da Sylva, "De l'ombre à la lumière..."

  • Chanson à boire

    MISSDONG.JPG(des lendemains cadastrophiques)


    Souillère ! Souillère !...


    Ah, lendemains d'hiers en vrille,

    l'assassin cui-cui de vos trilles !

    Le marteau de vos clochetons

    a l'insistance du bourdon
    et ça me gave, ça m'encombre
    et me désole comme l'ombre anéantie
    cède la place à l'impétueux aujourd'hui
    où déjà bruissent
    des simagrées le lent ballet qui me met au supplice
    aussi mon noir désir
    et ses frivoles farandoles à folir

    Ah, gambettes industrieuses !

    Etiez-vous pas plus généreuses
    hier encore
    quand nous rendions heureux à la petite mort ?

    Ah, mais ces cloches !

    Trouvez-vous pas leurs timbres moches
    et longs et pleureux et fort niais
    quand se sont tus, digueducu, les cabarets ?

    Et puis les marches à gravir

    (je crèche au Mont des Oliviers)
    la clé dans la porte à ouvrir
    (aux oubliettes, mes viviers !)
    sur le désastre
    qui n'échappe pas aux missives du cadastre

    Oh, Socratès !

    Mange tes gnocchis, c'est l'automne et missa est

    Même pas je la déboutonne

    Tombe la veste
    avant d'aller piquer du nez pour une sieste
    oui, matinale
    Ai tout brûlé de mon dernier met vespéral
    Eh ! ...qui dort dîne !
    pour n'être pas passé par la case cantine

    Quoi, le travail ?

    Il sera temps d'y songer au terme du bail

    Sonne Septembre, hier Août

    m'en aura donné pour mon soûl

    Hé ! Hé !

    Hin ! Hin !

    ...et si l'commerc' va bien

    on s'ra encor' souls d'main !


    tiniak - Ruades
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • buanderie

    BUÉE.JPG
    Sur le pont va le dernier homme
    la journée qui l'a distancé
    a passé de l'autre côté
    ou se pèlent d'étranges pommes
    cueillies dans de lointains vergers

    Une dense fraîcheur installe

    une avarie de suspensions
    tombant, écailles sur le pont
    et tout ce qui respire mal
    par les rues qui baissent le front

    La lumière peine à se faire

    aussi continue que le lac
    et sautille de flaque en flaque
    en n'osant pas déranger l'air
    dont la nuit ferme le grand sac

    Elle fut là dans la minute

    l'absence qui n'a pas tout dit
    en laissant derrière elle un lit
    navré que sa dernière lutte
    n'y fasse pas  l'ombre d'un pli

    La buée fait à la fenêtre

    une auréole de brouillard
    où s'efface le boulevard
    où du doigt tracer une lettre
    où s'amenuise le regard

    Un bruissement de la chaussée

    évoque un lointain océan
    dont l'ourlet frise en écrasant
    son souffle à l'haleine chargée
    sur le naufrage d'un géant

    Le pont cabre avec insistance

    son arche sur le fleuve sourd
    aux joies comme aux peines d'un jour
    confondu par son indolence
    et son dédain de nos amours

     

    tiniak - Ruades
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • balcons fleuris

    BALCON.JPG

    Aux balcons, le fumeur est Auguste
    aussi le petit, pierres, à son flanc
    cependant que, lingère, une femme rajuste
    au dos du tablier de toile bayadère
    habilement le nœud de ses fines lanières
    et se demande juste, à présent, ce qui l'est
    dans ce tableau brossé - disons, pour l'œil artiste
    moins pour la parité... des sexes ;
    il en est que je vexe ou que je tarabuste
    allez, je le sais bien

    Ah, peste ! Peste ! Peste, que cet écrit !
    Mais ne vais pour autant pas retourner ma veste, dis !

    Lors donc, le buste leste et le verbe studieux
    j'affirme, sans conteste craindre - quoi, si peu !
    Oui, le tableau est juste, est, résonne, harmonieux
    écho de ce qui est comme on le voit d'ici
    la grisaille du monde à nos balcons fleuris

    tiniak
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    29/6/2010