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  • Pan urge

    Peter Pan

    Perspectives croisées de pierre, ardoise et tuile
    les boyaux de la ville aux sillons régulés
    charrient l'activité microbienne et fébrile
    d'un ordre malhabile à gérer sa nuitée

    J'arrive
    frottant mon ventre à la cime des arbres
    m'arrache des sons de banjo
    vibrations de peau glabre
    du cou au bas du dos
    dérive
    pénètre
    (chez quelqu'un qui m'ignore, peut-être)
    mon sabre à son fourreau
    par la fenêtre du haut

    À la patère
    d'un réverbère
    ai laissé mon chapeau
    dehors
    où s'affrontent des ors les fantasques champions
    disputant vertement des colonies oranges
    les lampions, goutte au nez
    n'éclairant que les pieds des maisons
    quand les pavés humides
    se mettent à l'abri des porches impavides

    Oh, le bel intérieur (sans papier-peint fleuri !)...
    J'y perçois la chaleur d'une chair assoupie
    J'en renifle l'enfance
    odorant les recoins de cette somnolence
    « Peter... ? » fait une voix venue d'un autre temps
    m’adressant les échos d’un lointain engouement
    pour une âme
    qui pourrait ressembler à cette vieille dame
    à qui j'aurais passé au doigt le dé à coudre ?
    pour qui le vieux grigou eût mis le feu aux poudres ?
    dans mon arbre ?
    pour qui aurions lutté du poignard et du sabre ?
    de toutes nos ressources !
    pour le plaisir de ne jamais jamais finir la course

    L'ombre qui me chatouille
    c'est la mienne
    avec ses cheveux blancs et ses dents déchaussées
    son ventre qui gargouille
    sans poids déterminé
    Je ne sais démêler qui d'elle ou de moi mène
    la danse
    qui m'entraîne au-dehors vers d'autres lieux d'enfance
    sur le fil
    d'une histoire imprimée à l'encre indélébile

    Peter Pan, James M. Barrie, 1915Je décolle
    et les poings sur les hanches
    racole
    à ma cause infantile
    à mon jeu déluré
    d'un vieux soupir débile
    de la poudre de fée

     

     

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    peter pan,james matthew barrie,tiniak


    Lien permanent Catégories : effet : mes rides 0 commentaire
  • rondo

    orchestre rouge !!

    Les violons de l'orchestre ont les doigts rouges, saignent
    Se meurent de douleur les cordes qu'ils étreignent
    A son tombeau Gustav y prend quelque leçon
    Quand c'est l'Horreur qui chante
    l'harmonie s'apparente au goût du sang
    à l'oreille, une fonte
    que la peur et la honte, en alchimie
    coulent au Pavillon de l'Infamie

    Un vibrato de chaos s'en donne à cœur joie
    Pour une fois, l'orage
    - qui pourrait présenter quelque avantage,
    en reste coi, s'étonne
    qu'aucune éclaircie ne change la donne
    Il s'épuise
    à donner de la voix dans cette crise

    La paix, oui, je le sais
    se trouve sur une autre rive
    où il se pourrait même que je vive
    Ailleurs... Oui, mais mon sang
    s'écoule sur la terre, se répand
    dans un cri
    qu'ignore en sa torpeur
    l'infini

    Ici ? Bataille !
    Déchaînement de tripes et d'entrailles
    et le fiel
    résonne ses violons de suave miel

    Ici ? Carnage !
    Au saint nom de l'esprit, tous les outrages
    et le fiel
    résonne ses violons de suave miel

    Et dans la ronde
    les bras levés pour... mot dire ? ce monde !

    Nul Ailleurs !
    C'est d'ici
    que finira le règne des salauds, dis !
    Dans un joyeux rondo !
    Que les violons enfin
    résonnent de nos âmes le regain
    linéaire
    avec tout ce qu'il reste à dire
    reste à faire

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #104
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • usurpation d'intimité

    Nut nut

    Le silence est propice au glissement de l'heure
    J'y viens en chapardeur piller ta rêverie
    Je dérobe ton souffle et m'en fais des charpies
    pour duveter l'aurore

    Engourdie de chaleur ta silhouette vogue
    un lointain épilogue au-delà du réel
    J'en contemple la rive aux dessin caramel
    et plantureuses formes

    Même le dos tourné, je connais ce sourire
    Il est sans avenir ni ne m'est destiné
    D'où je feins le plaisir de me l'approprier
    comme l'aube éphémère

    Je te bavarde un peu la nuque, d'un murmure
    t'arrache une réponse au langage incongru
    grondant depuis un monde où le monde n'est plus
    qu'un mitoyen empire

    Familier, ton parfum odore le drap lourd
    où nous faisions l'amour quand c'en était le lieu
    Il embaume la chambre où je ne jette au mieux
    qu'un œil usurpateur

    Je déserte l'endroit, son intime censeur
    sans sueur
    sans effroi
    attiré au-dehors par la lueur qui croît

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration graphique : Bourjon

    mmmff

    Illustration sonore : Beirut

    (oui, je sais... Y avait Cliquot "What melody will lead my lover from his bed..." tsa tsa, mais c'est ma 900ème note... alors, bon... déjà que je vous refourgue pas Forks And Knives... et que, oui, oui... pour Janec', ce serait plutôt In The Mausoleum... Oh, eh....'fais quoi j'veux navec... ma 900ème, dis)