Toisant le fleuve assagi
dans le redoux qui l’assèche
une nef ourle son nid
où quelques oiseaux revêches
font escale avant la nuit
protégeant du vent une mèche
frêle plume où s’attendrit
sous la mûre un filé de pêche
Promeneur inassouvi
- l’âme en quête de posture ?
lève tes yeux vers les plis
de ce front de pierre dure
tout d’un livre y est écrit
et dans cette littérature
un destin s’est accompli
dont tu foules la devanture
Sur l’onde passent des ris
qui emportent les échos
où se mêlent de la vie
les heurs, les pleurs et les mots
les ponts retiennent des cris
mieux que les feux des braseros
qu’une mitaine assombrit
sous la voûte d’un vieux manteau
Si j’ai perdu l’appétit
pour les agapes nocturnes
c’est que le bel aujourd’hui
régit mon rêve diurne
et que sa douce anarchie
pioche à l’aveugle à même l’urne
où s’anime un franc roulis
de menus fragments de Saturne.
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK