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  • et cries-tu ?

    313077610.jpgElle frappa trois coups avant d’entrer
    s’installa, prit ses aises avec moi
    qui ne l’attendais pas

    Son silence
      résolu à l’absence
    assénait l’évidence extrême
    mettrait le point ultime
    à la fin du poème

    Alors
    dans un dernier effort
      de mon être entier
      de toute ma pensée
      de ma chair si fragile
    puissamment indigné(e)
    contre mon propre sort
    grave, je me suis résumé(e)
    grave, je me suis consumé(e)
      en clamant haut et fort
      pour opposer encore
      tout de ce que je suis
      - que je ne serai plus,
    en un seul et long cri
    aigu

    .

     

    norbertiniak © 2004-2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré d'une oeuvre de E. DUMONT
    à découvrir sur "Colors of Poulili"

    (illustration : "Le Cri" de POULILI)

  • cocci'grue

    1491613732.jpg
    pour "Adalia" de POULILI.

    bien loin de Paris
    et ses appétits
    j’ai pris le pouls, Lili
    de ton obscure fantaisie


    pour un coup dans l’aile
    chez la coccinelle
    qui faisait la grue
    sur le pavé nu
    j’ai bu ma mitraille
    et livré bataille
    avec les bourrus

    pour une parade
    comme par bravade
    cette dame-oiseau
    dansait le tango
    donnant le vertige
    le donnant, vous dis-je
    à tous les puceaux

    pour une anicroche
    au cœur du balloche
    elle a déserté
    le triste pavé
    finie la mitraille
    et vaille que vaille
    m’en suis retourné

    bien loin de Paris
    et ses arguties
    j’ai pris le pouls, Lili
    de ta vivifiante ironie

     

    norbertiniak © 2004-2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré d'une oeuvre de E. DUMONT
    à découvrir sur "Colors of Poulili"

  • Les Grandes Eaux

    1402362332.jpg

    Les eaux n’avaient de cesse de monter, depuis.

    La ville submergée était abandonnée
    par la plus grande part des gens catastrophés.
    Et la pluie qui semblait ne plus jamais devoir
    s’arrêter de pleuvoir
    ricochait sur la Chambre Noire.

    Tu m’avais recueilli, transi, abasourdi,
    sur le canapé-lit de ton premier étage
    où je brûlais de fièvre et buvais de tes lèvres
    la force qui manquait à mon piètre courage.

    Les eaux n’avaient de cesse de monter, depuis.

    Plus de rez-de-chaussée, dans la ville noyée
    dont les rues n’étaient plus que canaux en lacets.
    La pluie ne faisait plus scintiller les trottoirs,
    continuait de pleuvoir
    et menaçait la Chambre Noire.

    Nous n’avions que le temps de voir couler le temps
    qu’il nous restait à fondre dans la Chambre Noire.
    De l’aube au firmament, prisonniers finissant
    d’acquitter notre peine à purger nos espoirs.

    Les eaux n’avaient de cesse de monter, depuis.

    Les vivres qui manquaient, le froid qui redoublait
    dans cette humidité qui s’emparait du monde,
    la pluie s’en réjouissait, drue et nauséabonde
    martelait son heurtoir
    sur le seuil de la Chambre Noire.

    Je t’ai lâché la main dans un soupir, serein
    juste comme mon cœur achevait de se taire.
    A cet instant certain que tu pourrais enfin
    quitter ce lieu, survivre à cet enfer.

    Les eaux n’auraient de cesse de monter, toujours.
    Mais toi, tu seras libre, mon amour.

    1402362332.jpg

    nobertiniak © 2004-2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré par
    une photographie extraite de La Chambre Noire de Gaëna.