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  • La Femme aux Chats d'Oman

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    c-vu c-pri chez Fatima-Ezzahra
    http://www.myspace.com/fatem_83

    "Formes aux chats"
    peinture originale

     

     

    LA FEMME AUX CHATS D'OMAN

    Elle a quitté le lin blanc
    lui préférant la fraîcheur
    de ce grand tapis persan
    et son enivrante odeur

    Elle est fille de Sultan
    épouse d'ambassadeur
    mais ne se résout pourtant
    à aucune autre douceur

    Ses chats bientôt l'entourant
    mêleront à ses ardeurs
    de leurs langues le piquant
    et des ronrons ravageurs

    Ses doigts iront fourrageant
    de l'un à l'autre pelage
    pénétrants ou titillants
    lui réservant l'avantage

    De soupirs en feûlements
    son souffle rend les hommages
    que les filles de son rang
    exigent d'un pucelage

    Car au sultanat d'Oman
    il n'est pas de badinage
    qui n'ait été décemment
    couvert par le mariage

    Son époux élégamment
    lui laisse tout à loisir
    jouir de bien des truchements
    qui conduisent au plaisir

    Lui-même étant peu friand
    de ce qu'elle pût offrir
    se contentait autrement
    près des garçons d'Agadir

    Dès lors, c'est aux chats d'Iran
    ou de plus lointaine Asie
    que la femme aux chats d'Oman
    adresse la poésie
    de son désir assouvi

     

    norbert tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré par une peinture originale
    de Fatima-Ezzahra Ben-Omar

    http://www.myspace.com/fatem_83

     

  • Le LOFT (extended text)

    Ah, le plaisir d'écrire... à quatre mains. La douce partie! La vive partition de l'écrit qui en dit toujours plus long que ce qui se lit...

    a-donc ; vu par May Nat, le mainate sur "l'EROTIK MENTAL FOOD de NATYOT"

    LE LOFT

    3d78d6ef6d2054933e1923f27de187fe.jpgUn immense loft de 1000 m2 pour moi toute seule. C’est étrange, mais pas désagréable. Je ne vois même pas l’heure à la pendule de la cuisine quand je suis assise sur mon canapé. Même si je perds la vue, je vous assure que ça fait loin. Je respire bien. Je peux fumer sans m’oppresser. Je ne sais pas où va la fumée mais elle s’échappe. Elle a de la place ici. Elle s’étire à l’infini, enfin dans 2500 m3 d’air. Elle n’est plus rien. Elle disparaît, ou presque. Alors, je fume sans m’arrêter. Des paquets et des paquets. Pour essayer de remplir l’espace. Je ne fais que ça. Fumer et me déplacer avec les nuages qui sortent de ma bouche, de mes narines. Je danse avec eux car nous avons une salle de spectacle rien qu’à nous. Ils sont mes partenaires au milieu de tout ce vide. Je me délecte de nos moments passés ensemble à se ruer l’un dans l’autre. La musique à fond, je tourbillonne, les yeux fermés. Ils m’enveloppent et je me laisse tomber sur le parquet à bout de souffle. Je peux rester au sol, comme ça, pendant des heures, à regarder les volutes de fumée se déformer, à y voir des visages, se déformer à leur tour, sans fin, sans fin. (La solitude n’existe plus.)
    Dans cet appartement irraisonnablement grand, nous avons aussi une piscine intérieure. Mes cigarettes et moi y sommes très souvent en flottaison. Quel bonheur de fumer dans l’eau. On ne s’imagine pas la liberté que cela puisse procurer. Fumer dans l’eau en faisant la planche. C’est la dernière porte ouverte vers la sérénité.
    À force de fumer, nous gagnons du terrain sur l’air respirable et je trouve que l’appartement devient plus chaleureux. Alors quand je sors pour aller au tabac du village acheter d’autres amis, je n’oublie pas de refermer rapidement derrière moi pour qu’aucune fuite ne soit possible. C’est vrai, je les tiens prisonniers mes nuages. Après tout, c’est moi qui les ai fait naître de mes poumons. J’ai bien le droit d’en profiter un peu.
    Avant de retourner les voir, je passe par le parc où se trouve un terrain de tennis. Je pense à ces parties mémorables où mon père me faisait courir, courir et où je m’arrachais la gorge. Je ne peux plus maintenant.
    Je ne sais pas combien de temps il me reste, mais plus très longtemps, je crois. On m’a dit deux mois. Deux mois environ. J’ai acheté ce loft et je m’y suis installée depuis quinze jours. Je n’ai pas trop toussé. Je ne sais pas quand est-ce qu’elle va arriver. J’espère qu’il y aura assez de fumée pour que je ne la voie pas me prendre.

    Et May Nat, le mainate de choper cette illustration chez http://www.laurenequarre.blogspot.com/

    Et tiniak de renchérir...

    [Elle, dans un coin du loft]

    Danse, ma jolie
    pense à ta vie
    tes jambes sont des flûtes
    dressées vers les volutes
    et les nuées fugaces
    qui s'approchent et t'enlacent
    et te porteront bientôt
    mon baiser sur ta peau

    Danse, ma jolie
    danse et souris
    les lèvres de ta bouche
    et celles que tu touches
    sont pleines, je le vois
    de ces mille et un doigts
    qui célèbrent ton corps
    pour quelques temps encore

    Danse, ma jolie
    viens par ici
    car tu viendras, c'est sûr
    le front contre le mur
    alors je t'ouvrirai
    grand, de la tête aux pieds
    et nous embrasserons
    alors, le mur du fond

    Et Natyot de murmurer, en aparté...

    Le mur du fond a des pensées toujours obscènes. Il est au fond et dans mon ventre, danse pour toi ce que l'on ne dit pas. Je collerais bien mon empreinte sur ce mur si je peux l'atteindre. Peut-être m'aideras-tu, si tu en as le droit.

    Et tiniak de poursuivre...

    Alors, ELLE prit ta main
    la blanchit
    la porta sous ses vieilles nippes en disant :
    " Allez, tâte-moi la mousse
    ceci est mon corps
    livré, offert à tout
    ce que tu peux en faire "

    L'enfer, c'est bien ce qui te vint à l'esprit
    L'ivraie, aussi
    les murs se faisaient plus petits
    l'espace intimait l'ordre sourd
    7d9ee927fbd3d6986aca1364daa5fd84.jpgde différer l'acte d'amour
    ultime et sublime acte d'un jour
    avant plus rien
    L'enfer ?
    C'est bien

    " C'est bien, je viens ", dis-tu
    avec la peur au cul
    et la sueur aux lèvres
    coulant un jus de sève
    à goulayer, dos au mur
    jusqu'à cette déconfiture
    qui te mêlera à la pierre
    " L'enfer! L'enfer!..."

    natyot&tiniak - LE LOFT (extended text)

    licensed under CREATIVE COMMONS © 2008

  • Le poignard et le sein

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    Le poignard attendait, au mur, dans son étui que tu aies ragrafé ta robe dont les plis enveloppaient ta jambe où frémissait encore un refus de l’assaut qu’avait subi ton corps.

    Tu n’en avais rien dit, tu t’étais laissée faire mais tu savais, tandis qu’il outrageait ta chair quel enfer s’ouvrirait quand reviendrait son tour à chacun de ses pas résonnant dans la cour.

    Le poignard attendait que ta main s’emparât de son manche argenté jusqu’à la garde fine quand tu délogerais cette lame assassine de son fourreau courbé, alors il frappera.

    Ton silence pleurait des larmes que la rage aussitôt asséchait sur ton pâle visage et les cheveux défaits qui caressaient ton sein dérobaient à la vue quel était ton dessein.

    Le poignard attendait dans l’ombre de la pièce où s’était déroulée l’infâme ignominie et ton sein fomentait la naissance d’un cri qui lancerait bientôt sa clameur vengeresse.

     

    Tu ne diras plus rien, car ta bouche est trop pleine du sang qui veut du sang à l’appel de la haine et le flux de la veine engorgeant le tétin porte un sang noir ébène à sa touche de brun.

     

    Maintenant que le jour a fait son tour de ciel que monte de la cour l’écho d’un pas de fiel sous ton col échancré où tu portes la main se joignent, décidés, le poignard et le sein.

     

    norbert tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré par une photographie

    extraite de LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna