oiseaux
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Birdie
Ce matin... Mâtin, Ô Mâtin !(mais bon, comme tous les matins)j'ai ramassé quelques oiseaux chus dans la courbergeronnettes z’et vautoursnombre pigeons gavés de pain- jamais le merle !logé dans mon surreau comme une perleCe midi - quoi que tu m'y dis !J'ai renforcé mes abattisIl était temps que je m'y mette, avant l'orage...pour conforter cet avantageaussi précaire qu'insoumisdu verbe lent !qui m'autorise encore un sentimentEnfin ! Enfin, voici le soir !Je me glisse dans sa baignoirey révise tous mes savonsescompte y recouvrer les nomsperclus dans une vaste peineperdus pour les rires sonoresà l'alarme presque inodorede la nuit embaumant leurs corpsFantomatiques régalades !que n'êtes-vous à la parade ?Pour qui chantez-vous désormais ?Âmes, profondément aiméesliées par la soie ou l'haleineoù sont vos regards miroitants ?Je me suis assis sur vos banspour en mesurer le sermentInutile - et donc, absolu !(à cette heure, on m'y prendra plus !)S'il-vous-plaît, ne me mentez plus...L'amour vibre quelques instants(pour quelques moments suffisants)sans prétendre s'éternisermais touchant à la majestéd'un partage furtifdont se nourrit le pas, sous les peupliers, sous les ifsIlustration (cliquer pour agrandir) : Gaëna da Sylva, photographe. -
ÇA CANARDE À BOULOGNE
Si casser des œufs pour une omelette
n'est pas casser trois pattes à un canard
ça demeure être vilain merle
que tuer dans l’œuf une perle
qui sait ? qui eût été douée pour l'art
Pi que l'oiseau sur une branche
mon pauvre, que tu es serin !
de te croire à l'abri, serein
dans ton bel habit du dimanche;
ici, on plume le pigeon
quand il porte chapeau-melon
et ne sait pas trousser ses manches
C'est pas en trouvant pie au nid
qu'on évitera l'anarchie
Oh là !
Ton papier, ça déchire !
C'est pour la gazette à venir ?
Et pan !
Dans son cul, la bourgeoise !
Ah ça, j'aime quand ça dégoise !
Ah, nom de nom !
C'est quelque chose
t'avoir avec nous pour la cause
Tu penses !
On n'est pas des aigles, hein...
L'école on l'aura vue de loin
Et tah ! et toc !
Comment qu't'as dit...
... quand t'ça finit par "anarchie" ?
Et rlaan !
Dans son cul, la bourgeoise !
Je t'en foutrai moi, des framboises
Aux fraises
qu'ell' peut toujours aller courir;
on dira ce qu'on a à dire
et la gazette
elle irait se torcher avec
ce serait qu'un bonheur de plus
de la savoir dans son joufflu
Ah, mon colon...
Adieu patron ! Adieu patronne !
Y a pas que des cons à Boulogne.tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un défi du samediIllustration ci-contre : Käthe KOLLWITZ
(cliquer pour élargir)En-tête, grévistes à Billancourt, 1955.
ci-dessous, poursuivre l'idée... ?
UNE LUEUR DANS UN REGARD NOIR