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silence - Page 2

  • flouesses

    eclipse-ombre.jpg

    Nodules de lumière,

    troubles dans l'ombre du feuillage
    où les yeux qui n'ont plus de courage
    se laissent embuer

    que n'êtes vous si gais que dans mon plus jeune âge ?

    Y donniez à rêver, mirages,

    l'éternité
    de l'amour sans dommage
    et du flux des marées la rage, puis la paix

    La rage
    et puis la paix

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • silence, porte bée

    La porte du silence ouverte baille

    Dehors, la lumière mitraille les corps
    ces virgules courbées sous le vent
    que le nord - éther... nues, éternue sur le champ
    dont les rides dessinent un long déroulement
    linéaire de charnières où le sang de nos guerres
    nourrit pour le froment le blé des terres mères

    Dedans, c'est la chaumière, utile et bien rangée
    pour la fin des journées
    et le tendre mystère du lever;
    la femme y est entière
    quiétude parfumée
    que l'ombre et la poussière apprivoisées
    ont appris de longtemps à craindre et respecter
    qui ne voulut s'en plaindre jamais
    et vogua sa galère
    l'année après l'année
    pour la rose trémière à son balcon de grès

    Entre eux deux, le passage où l'an ferre aux poignées
    des âges de silence, porte bée

    PORTE-B.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • parloir

    (le miteux de salomé)
    vigoroso_Tete pleine.jpg

    Oh ! Parloirs assommants des têtes pleines
    Taisez-nous que je meure
    un peu mieux tout à l'heure
    avec en bouche le tétin
    de la femme qui me retient
    là, ferme entre ses cuisses
    - tu sais, fort !
    pour ne pas que je glisse encore au fond de moi
    Ah, laissons-moi mourir alors entre ses doigts
    et lui passer ma fièvre
    en crème chantilly sur le pli de la lèvre
    que de rage
    nos sèves parachèvent le carnage

    Ah, mouroir ! Ah, sentence !
    Ah, tais-toi que je meure en pleine danse
    Que l'écho résolu de nos corps sur la terre
    intime le silence que j'espère
    et qu'enfin l'alentour s'apaise et tout soit dit
    quand je la baise à l'œil qui me sourit

    Mais... je rêve ! qui parle ?
    « Retard en provenance de St Charles »
    Temps fous !
    « Gardez les mains à plat sur les genoux »
    Lesquels ?!
    « Veuillez emprunter l'autre passerelle »
    Ça va !
    Je me contentais bien de celle-là

    Oh, non ! Pas tout ce bruit ! Non, pas tout ce vacarme !
    Je sais, tu n'as rien dit, mais quelle est cette alarme ?
    (parlez-moi donc du charme des escapades
    quand on porte avec soi tant de tambourinades !)

    Ah, suffit ! Ah, silence ! ...et merde, où loges-tu ?
    Qu'on me coupe la tête et me laisse le cul,
    parole !
    Je sais, tu n'as rien dit, mais j'ai la parabole
    en vrille...
    Oh, tu serais gentille
    ...de me couper la langue
    et de me la servir avec un jus de mangue

    Quoi ? C'est tout dans ma tête ?
    Allez, va pour la tête... tranche !
    Aujourd'hui, c'est lundi : point d'orgue des dimanches;
    aussi, taille !
    Qu'ainsi décapité, je renonce à la gouaille
    et reprennent ! reprennent !
    nos élans familiers au cours de la semaine

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration : Bruno Vigoroso, « Ce que l'on pense » (série acrylique).

  • cendre y est

    Seau-A-Cendres.jpgL'air est plein de la place vide
    La poussière y flotte, subside
    une absence ne fait pas l'autre et lasse
    un silence que rien, qui, que, quoi, ne menacent
    Le feu est mort depuis ce jour
    Le seau de cendres dans la cour, seul en révoque
    l'humble fumet qui, discret, soliloque

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Ce désordre nous vaut

    CHUT!!.JPG

    Que ce qui bouge là-dessous se taise
    on s’entend plus soufrer !
    on n’est plus à son aise !
    Que nos lies de regrets s’apaisent, fondent
    et forgent nos épées pour conquérir le monde
    Que tous nos fers de lance
    contre le ciel s’élèvent
    tandis que nos foulées sur la terre mouvante
    l’obligent à garder pour elle
    sous le manteau la sève, lente,
    où roulent du magma les sifflets infernaux
    et des affres déliquescentes les pipeaux

    À vous, les flores microbiennes !

    Levez vos légions virulentes, artistes
    par les pelures de nos plaines
    depuis nos montagnardes sentes et pistes
    aussi les fleuves
    où nos sillons de culture s’abreuvent

    Abrogeons les lois du vacarme
    aux assemblées de crocodiles
    baillant tous leurs palais bourbons aux larmes viles
    Aux larmes !
    Émanations du sens pratique
    les larvaires compromissions
    au dernier souper de maximes
    pour ne pas solder l’addition
    s’alarment
    en lettres d’accréditation
    s’acharnent
    et se renvoient l’obligation
    - et, quoi qu’en disent aux frontons
    les nobles lettres capitales,
    ce que c’est d’être sous le charme
    inféodé à l’émotion
    sans souffrir aucun état d’âme, ça non !

    Debout, les données délétères

    les étiquettes de cal’çon
    les chaires
    des biométries identitaires
    et des nano-introspections
    le pain au levain du pays
    - dont vous ne savez pas le prix,
    vous rengorge votre ignorance
    le dos au mur
    avec la suffisance de vos investitures

    Assis, les révolutionnaires
    aux massives résolutions !
    Que les esseulés de la terre
    tenant chacun sa position
    ferme en sa force d’inertie
    - le rêveur ou le sans abri,
    vous assignent à résilience
    et vous rappellent à l’urgence
    d’exister

    CHUTZEN.JPGDebout, assis, couchés !
    Rira bien qui se taira tôt

    Le silence va révéler
    ce que le désordre nous vaut

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK