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poésié - Page 105

  • flouesses

    eclipse-ombre.jpg

    Nodules de lumière,

    troubles dans l'ombre du feuillage
    où les yeux qui n'ont plus de courage
    se laissent embuer

    que n'êtes vous si gais que dans mon plus jeune âge ?

    Y donniez à rêver, mirages,

    l'éternité
    de l'amour sans dommage
    et du flux des marées la rage, puis la paix

    La rage
    et puis la paix

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • silence, porte bée

    La porte du silence ouverte baille

    Dehors, la lumière mitraille les corps
    ces virgules courbées sous le vent
    que le nord - éther... nues, éternue sur le champ
    dont les rides dessinent un long déroulement
    linéaire de charnières où le sang de nos guerres
    nourrit pour le froment le blé des terres mères

    Dedans, c'est la chaumière, utile et bien rangée
    pour la fin des journées
    et le tendre mystère du lever;
    la femme y est entière
    quiétude parfumée
    que l'ombre et la poussière apprivoisées
    ont appris de longtemps à craindre et respecter
    qui ne voulut s'en plaindre jamais
    et vogua sa galère
    l'année après l'année
    pour la rose trémière à son balcon de grès

    Entre eux deux, le passage où l'an ferre aux poignées
    des âges de silence, porte bée

    PORTE-B.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Pour une peignée, encore

    Ouvrant tout, je découvre mon règne
    et réfute celui du khein
    À son encontre khainô
    me réapproprie le Chaos
    J'en saigne
    et reçois d'un ange le peigne
    nacré de neuf
    J'y reconnais le pur éclat d'un bris de l'Œuf
    m'en songe et mords
    aux nœuds dans les cheveux défaits des météores

     

    chidokya.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • parloir

    (le miteux de salomé)
    vigoroso_Tete pleine.jpg

    Oh ! Parloirs assommants des têtes pleines
    Taisez-nous que je meure
    un peu mieux tout à l'heure
    avec en bouche le tétin
    de la femme qui me retient
    là, ferme entre ses cuisses
    - tu sais, fort !
    pour ne pas que je glisse encore au fond de moi
    Ah, laissons-moi mourir alors entre ses doigts
    et lui passer ma fièvre
    en crème chantilly sur le pli de la lèvre
    que de rage
    nos sèves parachèvent le carnage

    Ah, mouroir ! Ah, sentence !
    Ah, tais-toi que je meure en pleine danse
    Que l'écho résolu de nos corps sur la terre
    intime le silence que j'espère
    et qu'enfin l'alentour s'apaise et tout soit dit
    quand je la baise à l'œil qui me sourit

    Mais... je rêve ! qui parle ?
    « Retard en provenance de St Charles »
    Temps fous !
    « Gardez les mains à plat sur les genoux »
    Lesquels ?!
    « Veuillez emprunter l'autre passerelle »
    Ça va !
    Je me contentais bien de celle-là

    Oh, non ! Pas tout ce bruit ! Non, pas tout ce vacarme !
    Je sais, tu n'as rien dit, mais quelle est cette alarme ?
    (parlez-moi donc du charme des escapades
    quand on porte avec soi tant de tambourinades !)

    Ah, suffit ! Ah, silence ! ...et merde, où loges-tu ?
    Qu'on me coupe la tête et me laisse le cul,
    parole !
    Je sais, tu n'as rien dit, mais j'ai la parabole
    en vrille...
    Oh, tu serais gentille
    ...de me couper la langue
    et de me la servir avec un jus de mangue

    Quoi ? C'est tout dans ma tête ?
    Allez, va pour la tête... tranche !
    Aujourd'hui, c'est lundi : point d'orgue des dimanches;
    aussi, taille !
    Qu'ainsi décapité, je renonce à la gouaille
    et reprennent ! reprennent !
    nos élans familiers au cours de la semaine

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration : Bruno Vigoroso, « Ce que l'on pense » (série acrylique).

  • cendre y est

    Seau-A-Cendres.jpgL'air est plein de la place vide
    La poussière y flotte, subside
    une absence ne fait pas l'autre et lasse
    un silence que rien, qui, que, quoi, ne menacent
    Le feu est mort depuis ce jour
    Le seau de cendres dans la cour, seul en révoque
    l'humble fumet qui, discret, soliloque

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK