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  • Jardine, âge !

    tisseuse,acrostiche,tiniakTsi hi ! Entre, méandre en ce tendre jardin
    Viens, partageons le pain aux graines chatouilleuses
    qui bordent le chemin de nos ombres frileuses
    et tendent leurs rameaux, verts de tendres festins

    Il me vient des endroits aux moments à l'envers...
    Tu sais, où les moulins ont arrachés leurs bras
    pour dire à Don Quichotte : "Eh, mais non ! c'est pas moi !"
    tandis que les géants qu'il voulait tant défaire...

    Si... Si ! Rappelle-toi : tu m'offrais ton bouquet
    quand je buvais ta voix comme on sirote un marc
    dans un café crasseux, mais où les gens se marrent
    les yeux pris dans le fleuve et le rire en soufflet !

    poésie,tisseuse,acrostiche,don quichotte,moulinSissi, à la télé, nous arrachait des pleurs
    avant de nous coucher sur notre cahier d' texte
    lui disant : "allez chier, toi, tes angles convexes
    et tout ce tralala !", neuve, une ardeur au cœur

    Et puis, voici que tombe une convocation
    devant la Direction (qui ne sent pas la rose !)
    On s'inquiète... On répond (à côté de la chose)
    et l'intérieur franchit son propre Rubicon

    Un mot ne fut pas dit; voilà, toute, la gloire !
    que m'embrassent l'Histoire et de sauvages liens...
    Je ne t'ai pas trahie; j'ai fait amende noire
    et que tout le vestiaire aille bien se fair' voir !!

    Seulement, seul aimant, j'ai mené le concours
    et te voir dans la cour devint une torture
    (de là que je m'emploie à défoncer les murs ?
    Peut-être...); écueil réfléchissant le point du jour

    Et te voilà, banquet ! avec, six pieds sous terre
    un regain d'énergie grimpant nu z'au rideau
    au seuil de ma forêt, les poignets dans le dos
    liés par ces lacets aux affres éphémères

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    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#351
    Avec une tendresse expresse envers ma chère Miss Tiss
    (administratrice des Impromptus Littéraires - ma récré, préférée)

  • Scénario pour tout un fromage

    J’aime à voir sinuer, entre les fins copeaux de Comté, les reflets verdâtres et veloutés de l’huile d’olive quand, du pouce et de l’index, je fais légèrement osciller ma tartine de pain grillé pendant la pause pub de mon film du soir. Dans ces plages de publicité indigeste, je déteste en revanche voir ces femelles béates devant le prochain bien de consommation sur lequel vont se ruer nombre d’écervelées désespérément en quête d’un brin de reconnaissance. Reconnaissance de quoi donc ? De leur uniformité normée ? Peuh… !

    Après le dernier film du soir, j’aime prendre l’air, quel que soit le temps et marcher dans le quartier où je réside depuis plus de trente ans de célibat résolu. Je jette un œil aux nains de jardin du voisin, celui du 40bis, voir s’il n’aurait pas fait une nouvelle acquisition de ces pitoyables mochetés qu’il vient briquer tous les matins avant de se rendre au boulot et le soir au retour, sous le regard flétri de mièvrerie que lui prodigue sa vieille bique de mère, derrière son rideau brodé, par-dessus la jardinière de géraniums rabougris. A pleurer...

    Battre lentement les cartes de ma patience, un grand bol de café ravissant mes narines tandis que la radio égraine ses émissions, aussi matinales que je le suis, me procure un plaisir savoureux. J’aime y manifester lascivement la plénitude de mon quotidien solitaire contre les vaines turpitudes qu’assènent, avec une obstination quasi obscène, les prétendues « nouvelles du jour ». Quid novi sub sole ? Des nèfles ! La litanie des bassesses, du pain, des jeux… Du flan !

    Elle s’annonce fort belle, cette journée. La lumière est à s’y dissoudre ! On dirait un 4 juillet dans un film américain à gros budget. J’ai bien l’intention de la mettre à profit car demain, à la Maison de Quartier, se tiendront des sélections (des sélections… !) pour désigner la future Reine des Pétasses de notre région. Je file droit vers le fleuve avec, encore en tête, les images confuses et vivement colorées de mon dernier rêve; un de ceux que j’affectionne particulièrement, où je promène, flanqué de mon Âne-Chien, par des rues saturées d’odeurs et sous le vert couvert d’arbres bavards. L'entièreté de mes sentiments s'y répand. Délice !

    Ramdam comme prévu, le lendemain matin ! En fermant les volets, j’entrevois l’autre benêt du 40bis sortir son chien ridiculement minuscule dont la clochette tintant à son collier a le don de m’exaspérer. Le jour durant, je me contenterai de l’ombre douillette et enfumée de mon meublé. Pourvu que les voisins n’aient pas la mauvaise idée de jouer de leurs tondeuses durant ma sieste ! Au moment de fermer les yeux, je tends le bras vers la radio qui bruisse sur le guéridon près du canapé. A peine si j’entends les derniers mots du bulletin des actualités…
    « …Drame aux élections de Miss Normandie : l’élue du jour a été retrouvée à l’aube, près du fleuve, le corps massacré et odieusement mutilé. Des témoignages concordants lèvent la piste d’un individu aperçu portant un nain de jardin, passablement ensanglanté et figurant le célèbre chef Apache, Jéronim… » - OFF -

     

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    Peinture d’Art Brut – ©Jaber (Al Mahjoub)

    tiniak ©2019 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#350

    Sur la proposition d'Emma :
    "Cette histoire se déroule un 4 juillet. 
    Elle fait intervenir un chien riquiqui, une tondeuse, un vieil Apache et une reine de beauté."