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  • dramaturgies caractérielles

    CaillebotteDes catalogues de misères
    j'en ai en-veux-tu-en-voilà
    suffit que je regarde en bas
    dans la rue sous son réverbère

    Il en court aussi sous mon crâne
    mais je m'en débrouille assez bien
    suffit que je tienne mon chien
    et m'allonge sur ma rabane

    Tenez, prenez cette bourgeoise
    le sac arrimé sous le coude
    on pourrait penser qu'elle boude
    mais elle sait comme on dégoise
    sur son cru
    réputé pour ses allants convenus

    Et que dire de ces jeunesses !
    les yeux rougis au vin mauvais
    Que dire de ce rire épais
    où s'entend leur vaine détresse
    à cette heure
    où se vendent nos capricieux bonheurs

    Et l'autre au cerveau saturé
    d'obligations, d'ordres, de chiffres
    conscient de n'être qu'un sous-fifre
    au chœur des pipeaux biseautés
    Sa rage
    à l'aune de son manque de courage

    J'en cause, mais vous les voyez
    chaque jour né du coin de l'œil
    en serrant votre portefeuille
    où ne tinte plus de monnaie
    que des cartes
    qui obligent à vivre à la spartiate

    Bon, c'est dit ! Je le vois le monde...
    mais faudrait-il que j'y abonde ?
    De quell' sorte ?
    Me suffit de fermer la porte
    et d'y voir
    l'occasion de lustrer ma tour d'ivoire

    Ciel, pourris ! Terre, pue !
    Déjà ce que j'aime n'est plus
    qu'un îlot
    où je consume les brûlots
    qui me viennent
    par dépit, et faute d'antienne
    rigolote
    qui alimente ma Charlotte
    (ma guitare)
    seul à traduire où porte mon regard
    et pour qui ?...
    Autant n'en rien savoir et lalali
    lalala
    garder un œil sur ce qui s'passe en bas

    Oh, ma tour ! Oh, mon fief !
    Sachons mettre l'ouvrage derechef
    sur le tas
    en se donnant le ton du cancre las
    de ce monde
    mais prenant soin d'en relayer la sonde
    et d'en faire
    le théâtre de nos Petit's Misères

    Caillebotte
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration d'en-tête : Gustave Caillebotte (portrait ci-dessus)

  • des routes de la joie

    MAIN_ZEN.JPG

    En chemin...

    De la joie ! De la joie
    dans le vol des poussières
    affolées de lumière
    par le secret des bois

    Qu'il pleuve et vous verrez
    comme on l'aura calmé
    ce beau monde, et vit' fait !

    Sur un autre...

    Ta bague de chair à mon doigt
    tes deux pas trottant dans le mien
    nos rires sur la même voie
    d'amour, l'indéfectible lien

    Au vieux singe, pas tant d'histoires !
    Viendra le jour et du pain noir
    tout le linge dur à ravoir

    Par ici, peut-être...

    Je suis sorti parler au fleuve, ce matin
    Il clapotait sous le grand saule
    D'un jonc, je me fis une gaule
    et fus pris de capédépée

    D'abord le bâton, puis la canne et le fauteuil
    puis tous les voisins dont il faut porter le deuil
    Après ça, dites-moi qu'elle est belle, mon œil !

    De ce côté, alors...

    Bille, goutte, bulle, boule, vaste univers
    poupée gigogne, exponentielle...
    Impossible d'en contenir même l'idée
    Seul ou pas, mais ! juste le temps d'y penser

    C'te veine !
    pour c'que tu la ramènes
    Ça nous en fera une belle, arrivés en fin de semaine

    A l'arrêt, donc ? Chiche !

    ***

    ...oui, mais il fait quoi le monsieur, là, assis par terre...

    ...tu peux pas bouger un peu ton cul, non...

    ...j'aime beaucoup ce que vous faites, c'est très beau (vous avez vu ce type ?)...

    ...vous venez maintenant, d'accord ? vous pouvez pas rester là, d'accord ? Allez, on y va, maintenant : il fait froid...

    ***

    Une goutte, deux, trois
    puis la trombe
    à verse
    et puis
    inverses
    une éclaircie, la joie

    ***

    Ça tient à pas grand chose, au fond
    mais rester sans bouger - c'est con!
    il y faut d' l'organisation
    urbaine, humanitaire
    voire, quelque peu sidérale
    à cette position centrale

    Mais en faire le choix
    c'est connaître la joie
    (c'est pas moi qui l'dit, c'est l'Bouddha)

    ***

    L'heur est paisible et matinal
    ou violent, fol et vespéral
    qui vient à celui qui décide
    de tenir seul et face au vide
    son corps
    à écouter siffler les météores

    bouddha

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • Trilogie de mats hiers

     strabisme

    Un œil à la fenêtre et l'autre au cervelet
    sur le bois de mes mains je grave des encoches
    (une pour chaque histoire entendue au chevet
     des bonheurs oubliés pris au fond de mes poches)
    une pour chaque fade

    Puis, je plonge des deux mon croustillant d'andouille
    au jus de camembert dans un baquet de crème
    Je connais bien ce plat, en respecte le thème
    malgré tous ses « je t'aime » à m'encombrer les fouilles
    Merci, non... sans salade

    Après, je prends un air à peu près vivifiant
    pour aller boire au fleuve une brune lenteur
    soumettre mon humeur à son assentiment
    avant qu'une monnaie ne me rappelle ailleurs
    au gré d'une ballade

    Trilogie de matières
    Oh, lent manège à trois
    pour mes demains de bois
    mes onctueux hiers
    et mon rêve... ah ! et rien

    C'est fou comme j'y tiens
    à chaque heur éphémère

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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  • Le jour se met en frais pour le soir à venir...

    Le jour se met en frais pour le soir à venir
    appuie de longs soupirs, à soulever les jupes
    des arbres alignés (qui, n'en soyons pas dupes
    gardent leur naturel)
    J'en reconnais l'appel et m'apprête à sortir

    La chaussée affublée d'un semblant de miroir
    égoutte ses trottoirs poisseux de feuilles mortes
    Tant pis pour la saison, je referme la porte
    l'air de n'en pas souffrir
    arborant gris sourire et galure de foire

    J'ai tout laissé dedans, la maison est tranquille
    et se tient en droit fil des mitoyens étals
    soucieux de politesse environnementale
    juste particulière
    contenant son enfer de grave, de futile

    Devenu étranger, me redore l'estime
    avec mon anonyme à son petit galop
    sabotant le mépris des volets, des rideaux
    ou des porches malades
    vais comme à la parade agrémenter ma rime

    D'un vaporeux frangin pinaillant son rentier
    je me fais un prunier au bruit de maracas
    avant de m'attabler quelques miennes sœurasses
    à l'allure nantaise
    racées à la balaise et tendres du poignet

    Un idiot cherche noise et le parti d'en rire
    le ramène à vrai dire au meilleur de lui-même
    Il quitte, auréolé d'un absolu « je m'aime »
    l'assemblée qui s'en moque
    et s'en va déverser ailleurs son soliloque

    La patronne a jeté dehors le festival
    On invoque Stendhal, que la nuit se prolonge
    "Il faut secouer la vie, avant qu'elle nous ronge"
    Pour ça, j'ai mon idée
    que j'aurai démontrée si tu cèdes, vestale !

    Mais tu as repoussé la manœuvre grossière
    l’œil et le tétin fiers d'être à leur vocation
    pour le Seul Qui de Droit et par Obligation
    refermera la porte
    laissant pour lettre morte une audace éphémère

    La nuit s'est mise au frais pour le jour à venir
    J'égaille mon désir à mater sous les jupes
    des arbres allumés (qui, n'en soyons pas dupes
    pichetgardent leur naturel)
    Il me tombe du ciel une envie de vomir

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#126