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  • Leçon d'une harpe

    ploing ploing

    Belle, onde orange où la lumière
    jette de l'ambre en ricochets
    ta peau disperse une ombre étrange, souple, animée

    L'air vibre et semble naître ici
    à la lisière où tu frémis
    tandis que je te goûte toute, Louloute, ma mie

    Et pour la leçon qui commence
    au son d'une harpe bourgeoise
    volent nos chiffons et leur danse efface l'ardoise

    Reprenons le cours en suspens
    de nos amours au vif allant
    corps-à-cordes se raccordant au tempo du temps

    Dans notre concert virtuose
    j'en pince pour tes harmoniques
    de la pause au plus impudique des accents toniques

    statue-amants.jpgImprovisé à quatre mains
    le désir n'est jamais si bien
    couronné de tendres plaisirs, vigoureux et pleins

    Grinçant des pieds ou de l'épaule
    alors que la tringle s'emballe
    coincée dans sa petite piaule, la voisine râle

    L'importune attendra pourtant
    qu'à son terme le mouvement
    ait épuisé de son point d'orgue le doux battement

    Nus, bercés dans l'ombre d'un ange
    portant ses ailes en écharpe

    deux amants que nul ne dérange ; leçon d'une harpe.

    statue_amantsII.jpg
    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • la faim du monde

    l'oeil était dans le livreJe les ai bien entendus, moi

    les vents savants

    dans leur élan

    aussi sauvages que l’enfant après ta chevelure

    grimpant aux arbres

    raclant les murs

    faisant vibrer les devantures

    levant le voile et les vivats

    des garçons agitant les bras

    ça rigolait dur sous la douche

    là où la gouttière fait mouche

    ouvrant le col comme une baie

    et nous menait, tu sais bien où

    tout doux tout doux

     

    Je les ai bien respirées, moi

    les fleurs nouvelles

    à rimer à la bagatelle

    ployant le cou sous la caresse

    disposées à d’autres largesses

    assurées du tendre à venir

    et ça s’affaissait sous nos doigts

    affolés par, tu sais bien quoi

    leurs tiges nous striant le dos

    leurs jaunes dans ton indigo

    avant de garder notre empreinte

    sur la pairie, repeinte

    qui sembla n’attendre que nous

    Tout doux tout doux

     

    Je les ai bien embrassées, moi

    les ondes claires

    au cours disert

    murmurant des contes païens

    roucoulant le nom des marins

    vers les nuées depuis la source

    et ainsi jusqu’à la Grande Ourse

    où nos larmes se sont trouvées

    je me retourne et je te bois

    liqueur de la Vallée des Rois

    et tu goûtes mon élixir

    sur l’écho flottent nos soupirs

    nos genoux lissent les cailloux

    tout doux tout doux

     

    Je les ai bien admirées, moi

    les flammes vives

    or vacillant à la dérive

    cuisant les soupes de brindilles

    que nous ont préparées les filles

    se figurant maîtresses femmes

    leurs mouvements brûlant nos âmes

    j'en cherche encore tout le secret

    te couchant nue près du foyer

    dont la chaleur est moins exquise

    que celle où tu as la main mise

    tandis que la fumée s'élève

    tout se consume autour de nous

    tout doux tout doux

     

    de tout cela, que verras-tu

    ma petite fille aux pieds nus sur le carrelage

    quand tes yeux auront pris de l'âge

    et que mon temps ne sera plus ?

    l'oeil d'Horus

     

    horus tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK