Elle ose
Ignorant les tourments qui l’indisposent
dépose
au pied du lit grinçant la triste chose
offerte par l'amant, fanée, morose
au parfum dégradant
au duvet sanglotant
des regrets désolants
à cause
du temps
Elle ose
Malgré le froid mordant qui la sclérose
appose
à l’entour de son flanc l’étoffe close
d’un dessus de lit blanc ceignant le rose
de sa peau frémissant
à son corps défendant
dont le désir hurlant
l’arrose
dedans
Elle ose
D’un fond de récipient lape la dose
implose
son œil éclate en de sombres nécroses
avançant lentement ses pas l’exposent
aux regards insistants
de tableaux ravalant
leur grandeur pourrissant
mycose
d’antan
Elle ose
Des mots s’insinuant en elle éclosent
symbiose
un billet contenant la vive prose
de l’hôte entreprenant qui là repose
l’engage plus avant
elle entre maintenant
derrière elle laissant
sur pause
un chant
Le doux ami dont j’étais éprise
ne m’aura pas comprise
Je le sais bien, car depuis je tiens
une autre gourmandise
Qui sied bien mieux à l’amoureux
désir dont je suis prise
Fini le temps des sentiments
vive la paillardise
Fini le temps des sentiments
vive la gourmandise
norbert tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
texte inspiré de photographies
extraites de LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna