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paVupApRi - Page 161

  • cacastrophes

    etron.jpg
    CACA BOUDIN

    le popo de papa
    vient après mon pipi
    c'est mieux comm' ça
    sinon, c'est cuit

    sinon, ça ne va pas !

    sinon rien ne va, pue
    gâche mon chocolat
    avant que je l'aie bu
    et me coupe l'envie

    ***

    CROTTE DE BEAT(nik)

    "tout le monde il est beau
    tout le monde il est gentil
    le monde est beau
    tout le monde il est gentil"


    si le monde ment, merde !
    j'en ai pris mon parti
    je recueille dans l'herbe
    mon bouquet d'aujourd'huis

    ***

    MERDE ALORS

    crottins crétins
    crottinent dans le square
    étrons, boudins,
    merdes ostentatoires

    talon, pointe, semelle, hélas
    un pas soudain mal assuré
    rappelle au moment de glisser
    comme la vie est dégueulasse

    ***

    FANGE VESPERALE

    A l'horizon,
    un ciel
    chassieux
    tire la chasse
    et c'est
    tant mieux

    ***

    ÊTRE ON

    Être On, c'est bien
    c'est bien commode
    ç'aurait mêm' du chien
    n'était la mode

    tous ces cancans qu'On se redit
    diarrhéiques hypocrisies
    c'est le fond des conversations
    qui commencent toujours par "on"

    et l'On n'étant pas très liseux
    répand son lisier fangeux
    oubliant dans ses pantalons
    la raie qui mène au trou du fion

    Voici que l’On chante en prison
    Être On ! Être On, petit,
    Pas maton !
    É-hon ! é-hon !

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi "merdique"

  • pudeur ?

    Pudeur, pudeur... quel visage as-tu donc ?

    celui qui met des fleurs sur un œil amoureux
    celui qu'on voit aux sœurs par-dessous la cornette
    ou l'autre mystérieux d'une trame secrète
    abritée sous le pli d'un maroquin taiseux ?

    Quoi donc ? Un voile encor sur le voile des chairs

    une pénombre close à l'endroit où s'aimer
    un battement de cils assommant la pensée
    une ferme injonction peinte sur la barrière ?

    Qu'es-tu pudeur à mon cœur étrangère ?

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Les pieds sûrs

    (conjonction de subordinations)

    mandala.jpg

    Que je m'arrête, elle s'en va
    recule à chacun de mes pas
    fait mine d'avaler le ciel
    où elle tient dans la kyrielle
    sa place bleue

    mais

    Que je l'écoute, elle me chante
    un rêve de rives atlantes
    une homélie d'amples murmures
    que répercutent les ramures
    aussi les fleuves

    ou

    Qu'importe qu'ait passé la faux
    quand plongent mes doigts sous sa peau
    le poignet dans son fin duvet
    je la sens frémir et vibrer
    toute sa chair

    et

    Que m'est douce la tessiture
    qui lui traverse la cambrure
    quand son chant crache des geysers
    ou fertilise l'atmosphère
    de cendres chaudes

    donc

    Que je sois œil, oreille, bouche
    main fouillant ses âges farouches
    mon désir où mon songe naît
    lui voue le fantasque souhait
    d'être son ombre

    or

    Que l'heure soit tendre ou brutale
    ses humeurs vives ou létales
    elle est toute à son avantage
    à n'être qu'à son propre ouvrage
    sans inquiétude

    ni

    - quelles que soient les destinées
    des richesses, des pauvretés
    attachées aux prémonitions
    qu'inspire sa révolution,
    aucun espoir

    car

    pied.jpgQu'elle poursuive où je m'arrête
    sa course de ronde charrette
    emporte gloire et incurie
    aux apatrides écuries
    de l'univers

    contre mon besoin de rêver
    que je vole à son alentour
    je sais devoir marcher toujours
    les pieds sur terre

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • alarmonne

    lunaison.jpgUn œil
    sa larme
    la lune avec son charme
    et moi qui m'en alarme énamouré

    et moi qui m'en alarme
    à l'œil
    complet
    s'émouvant de la contempler

    C'est mouvant que ce drame

    j'y regarde passer
    des destins accomplis les trajectoires

    Pour une mer à boire
    je pourrais m'oublier
    et rejoindre ce lent ballet

    y concentrer ma flamme
    abscisse et ordonnée
    en un point calculé au tableau noir

    et briller comme larme
    avant de retomber
    à nouveau sous le charme suranné

    de la lune qui s'est levée

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ultime atome

    Accroché à la joue encore humide
    un baiser qu'évapore un vent placide

    Rougeur à l'œil
    en bas de soi
    vague regard
    ombré de cils
    ignorant un ciel imbécile
    reliquat d'antiques pavois

    Au_revoir.jpgIncontinent
    nimbée de strass
    une île efface
    toute trace
    îlotière d'un océan
    lavant ses pieds de sable blanc
    elle demeure

    (...) 

     

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK