(conjonction de subordinations)
Que je m'arrête, elle s'en va
recule à chacun de mes pas
fait mine d'avaler le ciel
où elle tient dans la kyrielle
sa place bleue
mais
Que je l'écoute, elle me chante
un rêve de rives atlantes
une homélie d'amples murmures
que répercutent les ramures
aussi les fleuves
ou
Qu'importe qu'ait passé la faux
quand plongent mes doigts sous sa peau
le poignet dans son fin duvet
je la sens frémir et vibrer
toute sa chair
et
Que m'est douce la tessiture
qui lui traverse la cambrure
quand son chant crache des geysers
ou fertilise l'atmosphère
de cendres chaudes
donc
Que je sois œil, oreille, bouche
main fouillant ses âges farouches
mon désir où mon songe naît
lui voue le fantasque souhait
d'être son ombre
or
Que l'heure soit tendre ou brutale
ses humeurs vives ou létales
elle est toute à son avantage
à n'être qu'à son propre ouvrage
sans inquiétude
ni
- quelles que soient les destinées
des richesses, des pauvretés
attachées aux prémonitions
qu'inspire sa révolution,
aucun espoir
car
Qu'elle poursuive où je m'arrête
sa course de ronde charrette
emporte gloire et incurie
aux apatrides écuries
de l'univers
contre mon besoin de rêver
que je vole à son alentour
je sais devoir marcher toujours
les pieds sur terre
tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK