Animal de la finitude
(évoluant dans un monde
et pour un temps finis)
avec à son bec une blonde
(phare éphémère et domestique
incandescent et périodique)
une autre rousseur à l'esprit
le contracte jusqu'à l'oubli
de soie négligée où il promène
une pour chaque main, joie et peine
demain, réduit à une idée vague
hier, une longue traîne fantôme
Dès qu'on l'appelle par son nom d'homme
c'est comme l'éveiller d'un somme
ça lui rameute l'aujourd'hui
Aux souples dards tirés du ponant
il enroule des sentiments partiels
prétend aux harmonies du ciel
qui l'ignore superbement
à présent, il n'a pas trop faim
il pressent que ça va venir
il voudrait bien s'en départir
mais le naturel est certain
Magnifiquement, songe
est le désir qui le ronge
et le rapproche d'un soupir
l'ultime, cela va sans dire
Et voici que les bois lui réservent
une folie inconcevable
une louve au teint adorable
Tout une, femme, sœur et mère
Elle chante et le vent l'écoute
l'herbe vient lui bercer le pas
sur sa nuque des entrelacs
l'abritent mieux qu'une redoute
Voici qu'elle est nue dans ses yeux
vibrant d'un mystérieux feu
mais luisant telle une évidence
Et, comme elle lui prend la main
les voici deux sur le chemin
apprenant à se reconnaître
et se donner des raisons d'être
tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Commentaires
Belle peinture des deux premiers Hommes.
J'ai particulièrement aimé ces deux vers :
"Elle chante et le vent l'écoute
l'herbe vient lui bercer le pas"
Très imagé, belle communion entre l'homme à l'état originel et la nature