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  • Leviathan Blues

    Il marchait sur les noms qui maudissaient le sien
    en rappelant tous ceux qui n'avaient plus d'histoire
    Il n'avait qu'un bagage et c'était sa mémoire
    et riait comme on pleure, ignoré, dans son coin

    Il portait à son cou un lacet sans couleur
    et mâchait le coton qui lui bouffait les doigts
    les yeux et l'attention qu'il réservait pour toi
    le seul qui survivrait à son lot de malheur

    Il ployait sous la charge en avançant toujours
    sous le knout ou le fouet, l'opprobre ou l'invective
    Il voyait dans le ciel une lointaine rive
    et chantait, comme on prie un véritable amour

    Il est tombé, sans nom, sous les coups d'un idiot
    trop laid pour s'attacher une folie heureuse
    Mais tu es né(e) de son audace, aventureuse
    quelques générations plus tard, de maux en mots

    Tu marches, tu le portes, ne ploies, ni ne tombes
    aujourd'hui affranchi(e) de tout, sauf du passé
    Tu vois le ciel changeant réclamer sa beauté
    mais tu lui fais la nique, un géant dans ton ombre

    Et c'est beau !
    Pas tant le sacrifice ou le chemin de croix
    Pas tant tel artifice ou tel mea culpa
    Mais le mot...

    Celui qui dit ton nom, le mien, le nôtre
    sans e(r)go(ts)
    "Humain ! Eh, oh ! ?!!
    Où qu'est la faute"

     

    Leviathan,tiniak,poetry,poésie

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#273

  • Nul demain

    Fermes, deux mains ferment le ciel de lit du jour
    J'ai balayé ma cour - à vous, les escargots !
    en ai bien fait le tour, ôté tous les mégots
    aux fins de mettre en germe un nouvel alentour

    Hier monte mourant au liseré des cimes
    J'en réfute l'abyme et les vaines promesses
    L'orange nuit sublime une sourde tristesse
    avec ses précédents, sans qu'aucun ne m'arrime

    Aujourd'hui pleure un brin pour faire un peu pitié
    Sa cour est balayée ! Faut-il que je le coiffe ?
    D'un juron ? D'un béret ? D'une dernière soif ?
    Approche-toi, matin... Découvre-moi, nuitée !

    Je quitte une aube défraîchie sur ma charpente
    pour avérer, latente, une compromission
    sans usufruit ni rente et sans obligation
    dont l'hier est l'oubli, la certitude, absente

    Ce matin me l'a dit, en m'ouvrant grand les yeux
    "Demain n'existe pas ! Hier est déjà mort !
    L'heure est à ce constat : il te reste ce corps
    à pourvoir aujourd'hui d'un sentiment heureux"

     

    Demain, deux mains, poésie, tiniak

    tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#272