Elle est restée ainsi le coude sous la tête
seule en chien de fusil dans sa courte nuisette
le sol doux comme un linge
absorbant des méninges
le chant trop vaste
où les échos nient des contrastes le contour
puisque, c'est dit, c'en est bien fini des amours
une grisaille févrière pour écrin
de pâles bleus passés pour lui prendre la main
le silence
dont le vent même n'ose froisser l'évidence
un lent trouble foncier ravale ce décor...
Il floute son regard au fond du corridor
l'y amasse
à l'abri des cheveux en pluie noyant sa face
L'avortement d'un cri roulé dans un sanglot
lentement dégluti puis tenu sous la peau
maintenant s'évapore
sans rage, sans effort
et sans un bruit
libère la chair envahie de sa douleur
puisque s'est tue la mélodie connue par cœur
C'est donc ici qu'elle réside
le temps de faire place au vide
sans que rien d'autre ne la touche
que le vaporeux oubli où la tient sa couche
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré d'artistes flous extraits de © LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna da Sylva