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29 février

  • La couche

    Gaëna da Sylva

    Elle est restée ainsi le coude sous la tête
    seule en chien de fusil dans sa courte nuisette
    le sol doux comme un linge
    absorbant des méninges
    le chant trop vaste
    où les échos nient des contrastes le contour
    puisque, c'est dit, c'en est bien fini des amours

    une grisaille févrière pour écrin
    de pâles bleus passés pour lui prendre la main
    le silence
    dont le vent même n'ose froisser l'évidence

    un lent trouble foncier ravale ce décor...
    Il floute son regard au fond du corridor
    l'y amasse
    à l'abri des cheveux en pluie noyant sa face

    L'avortement d'un cri roulé dans un sanglot
    lentement dégluti puis tenu sous la peau
    maintenant s'évapore
    sans rage, sans effort
    et sans un bruit
    libère la chair envahie de sa douleur
    puisque s'est tue la mélodie connue par cœur

    C'est donc ici qu'elle réside
    le temps de faire place au vide
    sans que rien d'autre ne la touche
    que le vaporeux oubli où la tient sa couche

      

    gaëna da sylva, tu es au centre

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré d'artistes flous extraits de © LA CHAMBRE NOIRE de Gaëna da Sylva