Noël Griniacq - LES CRIMES DE L’ESCARGOT
J’habite une cité tout ce qu’il y a de plus communément occidental : centre bourgeois frappé d’asthénie, périphérie tentaculaire aux cages à poules périodiquement repeintes, urbanisme saturé bordant des espaces verts où tintent des avertisseurs de bicyclettes, vestiges d’un passé industrieux grignotés par les zones commerciales ou tertiaires, campus estudiantins, chantiers permanents, ici où là, sans que rien n’y laisse pressentir aucun changement significatif de cet état de fait. Dire l’ennui que c’est mène droit à la nécessité, pressante, de s’en divertir. Chacun son truc. Le mien consiste à suivre le fil de bave que L’Escargot finit toujours par mettre en surbrillance sur les murs, chaussées, tapis d’hôtel, carrelages, linos, moulures, doubles-vitrages ou bancs publics. Quel que soit l’espace où me conduit la trace, confiné, à l’air libre, désert, mondain, crasseux, souterrain ou pailleté, au bout, j’y trouve immanquablement un nouveau carnage. Toujours nouveau. Chaque fois inimaginable de nouveauté, son ingénieuse cruauté. Et moi, chaque fois, j’en bave. Pas seulement parce que c’est mon boulot. Parce que j’y ai pris goût.
« Quelle spirale infernale que ce roman gris baveux, où la (trompeuse !) lenteur du récit le dispute à la (brillante ?) fulgurance des crimes, tous plus affreusement ingénieux les uns que les autres. »
Noir Crachin, n°315 février 2011.
« Tremblez, coquilles, cocons et autres illusions de confort !
Méticuleux avatar de l’esprit ravageur de son auteur, L’Escargot fait la noire et flagrante démonstration du fameux adage « rien ne sert de courir ». Lumineusement glauque ! »
Lise Et Vous, mars 2011.
Pour un Impromptu Littéraire - tiki #107
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK