Deux mains fouillent un sol où le visage aimé
a fini d'abriter son intime
à chaque œil, un centime
à chacun son loyer
Mais la terre argileuse ayant durci le ton
fait de la rétention de calvaire
n'entend pas la prière
les regrets, l'abandon
Obstinément des pleurs martèlent la surface
sans pouvoir délayer la poussière tenace
Et le front qui se lève au ciel inamovible
souhaiterait qu'enfin crève un nuage tangible
L'orage passe au loin
épargnant le bon foin pour les granges d'ici
Ah, dieu ! que fait la pluie ?
Les bottes gavées d'eau terreuse et de gravier
un enfant du quartier, goguenard
rentrera sur le tard
sa gueule enfarinée
Parenté pointilleuse, il aura sa leçon...
mais l'heure est à l'affront, haut et fier
devant tous ses confrères
garder ses pantalons !
Ouvertement railleur et le rire bravache
ajoute à son aspect déplorable des taches !
Et c'est la lutte à mort qui s'ouvre au caniveau
Ça redouble d'ardeur et ça hurle "taïaut !"
Il ne manque plus rien
qu'un déluge au festin; que tout soit accompli
Putain ! que fait la pluie ?
Une glaise attend là de prendre forme humaine
Et tout un régiment d'achever la semaine
Une larme se tient tranquille au bout du nez
Un coup de pied au cul se perd dans la soirée
Mais la pluie ne viendra
(toute à son importance)
qu'à cette condition :
Formez le rigodon !
Il y faut une danse...
Qui en saurait le pas ?
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#132
Illustrations d'après et de
© Louise Markise