La nuit n'est jamais complètement seule et nue;
il y traîne toujours, une étoile après l'autre
élégamment vêtus, sobres comme l'apôtre
et réclamant obstinément mon regard ou le vôtre :
quelque divinité parcourant son domaine
au regret d'avoir oublié les jours de la semaine
une ardente jeunesse en peine avec son char
(il voudrait s'arrêter, allez ! voir la chute d'Icare)
ultime fulgurance entrant dans l'atmosphère
des météores le galop fertile et suicidaire
l'écho mystérieux d'océanes sirènes
dont personne ici ne sait plus lire la cantilène
l'écharpe effilochée, l'enfantine espérance
qu'une âme bien intentionnée lui porte chance
le drapé rigoureux d'aurores boréales
orne à septentrion le front de marbres pâles
l'épais tapis moussu des vastes canopées
offre à la nuit venue de s'essuyer les pieds
et la nuit librement laisse sa chevelure
flotter au gré du vent pailletée de dorures.
tiniak - mes chanSonges
© 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#81.