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  • L'Oublieux

    porte-cles.JPGL'Oublieux
    sa porte,
    lui devant qui s'éloigne
    autant
    que son pas l'accompagne
    et l'hier, à demeure
    sur sa porte palière, pleure
    - et ça pleure misère
    tout le vain dénuement
    de son petit quart d'heure en fer blanc

    Postulat admettant
    par défaut le mouvement :

    « lumière vent debout
    lumière vent arrière
    villes... paysages...
    sans garde-barrière sage
    flopée, le tout-venant
    aux visages béants
    qu'autant d'ombres partagent
    sans aucun arrimage au temps
    dont je ne sais plus l'âge et moins le dénouement »

    Nulle trace après l'huis

    Rien à tirer au puits de l'histoire
    ni palette du blanc au noir
    ni l'odeur véhicule
    ni pleurs qui coagulent
    et pas le moindre nom où placer la virgule ;
    exempte de ciment sa forme adjectivale
    ne l'oblige à compter ni en bien ni en mal
    les jalons de sa trajectoire tendue
    hélicoïdale absolue
    dans un bel aujourd'hui fantasque et contigu

    Vient la tentation (salutaire ?)
    des contemplations stationnaires :

    vent debout les microbes, les astres
    et la poussière des cadastres !
    escadrons-les, nos complots lumineux
    pour fondre sans attendre et puis fendre ces yeux
    aux appétits amphigouriques
    d'aspiration cosmogonique
    où pourraient disparaître
    nos précieux alambics
    n'était le bon goût d'hydromel
    de nos crémeux et vastes ciels

    « Hélice, hélas

    comme tout se fracasse
    contre cette invisible passe
    qui me tient droit et dos au mur
    indéfectible devanture
    que seul un charriot
    mû par quatre chevaux
    parvient à franchir chaque soir
    tirant dans son sillage un sombre promenoir »

    Où la contrainte exponentielle
    absorbe le référentiel :

    « Bon vent à vous, les arriérés
    héritages sans intérêts
    si mon sang ne vous albumine
    c'est de craindre que vos rapines
    l'assèchent
    et que s'engouffrent dans la brèche
    les voleurs dans leurs jarres d'huile
    les mousses rongeant la tuile
    et de Poucet les pauvres quignons inutiles »

    La tête faite comme un saule

    épanche sur son épaule
    une frange mouvante aux bras tentaculaires
    s'y attardent - poissons aux destins éphémères,
    des matières vivantes
    des embryons de signes
    qui tiennent compagnie à ses humeurs malignes
    et des vers
    résolvant les énigmes qui dansent dans l'air

    l'Oublieux, bouche ouverte
    et sa plume diserte
    effaçant trait pour trait le monde qu'elle nomme
    tel un maître forain démonte son barnum
    vide son encrier sur une page planche
    - crisse, grincheux archet tes baroques dimanches !
    que noircisse la vierge trame
    et les bris de l'ennui s'écoulant du calame
    recouvrent un semblant d'âme
    sous le saule
    à la tignasse moite
    par-dessus l'épaule, droite

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • cacastrophes

    etron.jpg
    CACA BOUDIN

    le popo de papa
    vient après mon pipi
    c'est mieux comm' ça
    sinon, c'est cuit

    sinon, ça ne va pas !

    sinon rien ne va, pue
    gâche mon chocolat
    avant que je l'aie bu
    et me coupe l'envie

    ***

    CROTTE DE BEAT(nik)

    "tout le monde il est beau
    tout le monde il est gentil
    le monde est beau
    tout le monde il est gentil"


    si le monde ment, merde !
    j'en ai pris mon parti
    je recueille dans l'herbe
    mon bouquet d'aujourd'huis

    ***

    MERDE ALORS

    crottins crétins
    crottinent dans le square
    étrons, boudins,
    merdes ostentatoires

    talon, pointe, semelle, hélas
    un pas soudain mal assuré
    rappelle au moment de glisser
    comme la vie est dégueulasse

    ***

    FANGE VESPERALE

    A l'horizon,
    un ciel
    chassieux
    tire la chasse
    et c'est
    tant mieux

    ***

    ÊTRE ON

    Être On, c'est bien
    c'est bien commode
    ç'aurait mêm' du chien
    n'était la mode

    tous ces cancans qu'On se redit
    diarrhéiques hypocrisies
    c'est le fond des conversations
    qui commencent toujours par "on"

    et l'On n'étant pas très liseux
    répand son lisier fangeux
    oubliant dans ses pantalons
    la raie qui mène au trou du fion

    Voici que l’On chante en prison
    Être On ! Être On, petit,
    Pas maton !
    É-hon ! é-hon !

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du samedi "merdique"

  • pudeur ?

    Pudeur, pudeur... quel visage as-tu donc ?

    celui qui met des fleurs sur un œil amoureux
    celui qu'on voit aux sœurs par-dessous la cornette
    ou l'autre mystérieux d'une trame secrète
    abritée sous le pli d'un maroquin taiseux ?

    Quoi donc ? Un voile encor sur le voile des chairs

    une pénombre close à l'endroit où s'aimer
    un battement de cils assommant la pensée
    une ferme injonction peinte sur la barrière ?

    Qu'es-tu pudeur à mon cœur étrangère ?

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Les pieds sûrs

    (conjonction de subordinations)

    mandala.jpg

    Que je m'arrête, elle s'en va
    recule à chacun de mes pas
    fait mine d'avaler le ciel
    où elle tient dans la kyrielle
    sa place bleue

    mais

    Que je l'écoute, elle me chante
    un rêve de rives atlantes
    une homélie d'amples murmures
    que répercutent les ramures
    aussi les fleuves

    ou

    Qu'importe qu'ait passé la faux
    quand plongent mes doigts sous sa peau
    le poignet dans son fin duvet
    je la sens frémir et vibrer
    toute sa chair

    et

    Que m'est douce la tessiture
    qui lui traverse la cambrure
    quand son chant crache des geysers
    ou fertilise l'atmosphère
    de cendres chaudes

    donc

    Que je sois œil, oreille, bouche
    main fouillant ses âges farouches
    mon désir où mon songe naît
    lui voue le fantasque souhait
    d'être son ombre

    or

    Que l'heure soit tendre ou brutale
    ses humeurs vives ou létales
    elle est toute à son avantage
    à n'être qu'à son propre ouvrage
    sans inquiétude

    ni

    - quelles que soient les destinées
    des richesses, des pauvretés
    attachées aux prémonitions
    qu'inspire sa révolution,
    aucun espoir

    car

    pied.jpgQu'elle poursuive où je m'arrête
    sa course de ronde charrette
    emporte gloire et incurie
    aux apatrides écuries
    de l'univers

    contre mon besoin de rêver
    que je vole à son alentour
    je sais devoir marcher toujours
    les pieds sur terre

    tiniak ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK