- à Gino -
l'orange est là partout tombant sur la chaussée
sur mon pas mécanique et leste
sur mon souffle brûlant, sur mon chant ravagé
- qui perturbe la nuit céleste ?
je chante un pleur aveugle au monde indifférent
maudissant la horde funeste
il y a du Satie, du Cure, là-dedans
et puis certaine humeur de peste
et l'orange me suis, l'orange me talonne
orange, couleur de l'inceste
mais je ne peux tuer ni baiser plus personne
- mystère, qui retient mon geste ?
et je chante et je pleure et je pleure en chantant
comme il est loin l'heur de la sieste
et j'écrase une orange et l'orange me prend
au moment de lâcher du lest
je suis ce mauvais chien qui a rongé sa niche
et ne peut quémander de reste
la pluie qui m'appartient ne m'a pas rendu riche
et je donne à l'idiot ma veste
cheminant comme en rêve un rêve se faisant
masque toute lueur à l'est
orange, ma compagne, épouse mon allant
que j'oublie de l'aube le zeste
Ô cœur, mon cœur, proteste !
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK