Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

adjectifs (ghi)

grave :
 Grave grâce
 ta gorge hélas
 m’est encor défendue
 et menace
 de guerre lasse
 d’être à jamais perdue

 pour les heures
 de folle ardeur
 qu’on aurait attendues
 à demeure
 tout au bonheur
 de soupirs entendus

 Ta mamelle
 dont l’hydromel
 m’enchanterait la vie
 que n’est-elle
 acquise au bel
 et nouvel aujourd’hui

 Des marelles
 de Terre à Ciel
 nous auraient attendris
 ritournelles
 de rituels
 jeux d’enfants à Paris

 Si naguère
 à cœur ouvert
 tu sus te déclarer
 désespère
 ma pauvre chair
 et languis en secret

 Le tonnerre
 ni les enfers
 ne savent consumer
 les rivières
 de pleurs amers
 où je suis abîmé.
; acuité de ce qui agit en profondeur.
- ...au pied du mur / un homme mangeait sa soupe / que les fèves rendaient mauve / il était grave et seul au monde. [Jean Follain].

hardi* :
 ne délie pas tes longs cheveux
 noués en tresses
 je les rassemblerai par jeu
 comme une laisse
 par quoi je conduirai le feu
 d’entre tes fesses
 à hue, à dia et, plaise à Dieu
 foin de caresses !

 hardi, ma femelle sœurette !
 il nous faut chevaucher la nuit
 en branle mettons la charrette
 avant que des bœufs de l’ennui
 le lourd train-train ne nous arrête
  
 ne roule pas sur ton mollet
 ce bas résille
 à sa frontière en liseré
 ta peau frétille
 plus sûrement que dénudée
 et trop gentille
 j’y éprouverai mieux l’attrait
 qui me titille

 de nos enfants c’est moins la mère
 que la femme au tempérament
 aussi impétueux qu’incendiaire
 dont je veux être le fervent
 amant jouissant de l'éphémère

 ne t’en vas pas quitter trop tôt
 ce doux rempart
 qu’il retarde un peu mes assauts
 hausse la barre
 afin de remettre à niveau
 nos grands écarts
 et livrer bataille à nouveau
 sous l’étendard

 je sais que tu voudras mourir
 plus d’une fois avant la fin
 je sais qu’il me faut parcourir
 tous tes avens, tous tes chemins
 je sais que cela va sans dire

 ne couvre pas d’obscurité
 tes charmes pleins
 qu’ombre et lumière et leur ballet
 servent enfin
 à la hauteur de ta beauté
 entre mes mains
 livrée à l’authenticité
 du cri qui vient

 plus sûrement que le mot dit
 il est une vérité pure
 logée dans chacun de ces cris
 que nous arrache la morsure
 du plaisir et son appétit

 ne remets pas sur ton épaule
 cette lanière
 et laisse donc rouler le khôl
 sur ta paupière
 que mes deux mains, à tour de rôle
 à leur affaire
 fébrilement lisses te frôlent
 paume et revers

 quel délice de gourmander
 après de vigoureux efforts
 les reliquats de ce banquet
 déclinant nos petites morts
 en friandises parfumées

 on ne peut désirer sa sœur
 on ne peut dévorer sa mère
 aucun mensonge n’est au cœur
 d’aucune passion singulière

 et cependant, la transgression
 anime un savoureux mystère

; caractère obstiné de celui qui répète "je l'aurai !" (le hardi).
- De ces doigts tremblants et hardis / Il prend le sombre paradis / Qui donne l'enfer à nos âmes [Jean-Baptiste de Grécourt].


intime :
 intime infirme le sentiment
 intime infime à tous les sens
 le vertige munificent
 dont le désir exprime l’évidence :
 je suis ce que je veux
 de là je fais et pense.
; qualité de ce qui ne s’avoue que du bout des doigts ou des lèvres.
- L'aube luit, faible éclat, veilleuse molle, intime [Anna de Noailles].

* poLèmes précédemment parus sur pavupapri

jouer-a-la-marelle.jpg

________________________________________________________
retour au SOMMAIRE DE L'ABECEDAIRE

tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

Commentaires

  • G cru comprendre qu'il s'agit d'un abandon et d'un bien triste adieu... ???
    Dommage, la suite ressemble à d'alléchantes promesses.

  • ben, on est toujours grave-triste quand on pleure-plaint, non ?

  • c'est pas la tristesse que je ne comprends pas, mais l'abandon et l'adieu... abandon de quoi ? adieu à qui ? moi je suis très 1er degré, hein, alors la poésie me parle souvent à demi-mots seulement...

Les commentaires sont fermés.