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  • à gravir

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    pentes douces, sentiers abrupts
    je te parcours la montagne
    et n’abandonnerai la lutte
    pour aucun trésor de campagne

    ta roche tendre sous mes doigts
    offre en ses fentes quelques prises
    pour mieux goûter de ta paroie
    la paix des plateformes exquises

    je suis venu sans outillage
    me mesurer à tes hauteurs
    c’est à main nues et sans ambages
    que je veux atteindre ton coeur

    un vent léger vient atténuer
    l’ardeur de toutes mes dépenses
    mais rien ne peut plus arrêter
    ni l’ascension, ni la démence

    quand je parviendrai au sommet
    il faudra encore descendre
    en évitant de dévaler
    ou de risquer de pierre fendre

    je ne crie pas trop tôt victoire
    bien que les secousses sismiques
    qui s’agitent dans tes couloirs
    le bout de la course m’indiquent

    c’est à la source du torrent
    qu’enfin je pourrai faire halte
    et jouir de mon contentement
    le dos à plat sur le basalte

    mais il me faut gravir encore
    ce dernier mètre à ma portée
    où se conjuguent mes efforts
    et ta grâcieuse majesté

    avant de renaître, fragments
    sur le chemin, pierres qui roulent
    je devrai mourir un instant
    dans ce torrent dont tout découle

    quand, de retour dans la vallée
    je t’embrasserai, ma compagne
    je te mènerai partager
    par les sentiers de la montagne
    tous ses secrets.

    norbert tiniak pour milady
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : peinture de R. LACROIX "paysage"
    (ci-dessous, l'artiste)
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  • car l'âge

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    Elle aura pourtant cherché partout, frénétiquement d'abord, puis, désemparée, en déambulant partout où elle était déjà passée constater l'évidence : plus là!

    Elle n'était qu'à demi vêtue quand le soupçon l'a surprise.
    Elle avait donc quitté la chambre (jaune et bleue) en sous-vêtements rouges et noirs, parcouru toutes les pièces avec à l'entour des yeux un halo virant de l'orange au blanc, pour finir dans la salle d'eau et ses faïences indigo.

    Elle aurait voulu s'envoler par la fenêtre, se cacher sous le lavabo, se noyer dans la baignoire...

    Elle finit par heurter son front dans un angle, comme une locomotive en bout de course, en douceur, avec lourdeur. Elle prit appui contre le mur. Il lui sembla que le ciel était devenu dur et froid - que derrière elle, un abîme s'était ouvert, lui interdisant tout retour en arrière.

    Elle ne bougea plus. Accroupie sur ses pensées - si seulement elle pouvait les chier! Saisie par des souvenirs brûlants qui lui glaçaient le sang, elle ne voulait plus bouger d'un pouce.

    " Ben, tu fais quoi maman ? T'attrapes une araignée ?"
    Elle va la trouver où la force de répondre ?
    Elle va la trouver où la force de le dire avec un sourire dans la voix ?
    Elle va la trouver où la force de le dire avec un sourire dans les yeux ?

    Elle va la trouver.
    Car, l'âge aidant, elle y est.

    texte de tiniak et May Nat,
    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspirés par "BATHROOM STORIES 2"
    la photo du jour de NebulaskiN