Saveur à nulle autre pareille
je savoure un jus de groseille
au verger dont les feuilles fânent
j'attends que paraisse Diane
Nous irons chasser près de l'eau
les idées noires et les maux
qui rendent si triste l'automne
et sa lumière qui frissonne
Je l'entends venir sur la mousse
de sa démarche lente et douce
chacun de ses pas imprimant
la trace intime du tourment
qui l'anime quand elle vient
me retrouver en ce jardin
Diane est ma soeur, je suis Diogène
conspuant toutes les sirènes
qui prétendent auprès de l'onde
être de nos âmes la sonde
quand en vérité tout est dit
à jouer à "pas vu, pas pris"
Diane et tiniak, incognito
viennent troubler de l'onde l'eau
où dorment les secrets futiles
des inconsistants malhabiles
qui peuplent la berge hasardeuse
bordant la rivière amoureuse
des pauvres d'esprits esseulés
croyant pouvoir s'y abreuver
Saveur à nulle autre pareille
ton goût acide m'émerveille
ravive en moi toute l'envie
de braver l'ordre et l'interdit
Rien ne m'est plus fondamental
que de berner le vieux fanal
des moralités décrépites
et leurs préceptes hypocrites
C'est pourquoi, ma tendre groseille
saveur à nulle autre pareille
je bois ton jus substantifique
pour abreuver la sémantique
de nos rencontres virtuelles
en rimes chaudes et charnelles
© 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
tiniak (norbert tiniak)