
Oh, Solitude ! tu m'accompagnes ?
 je vais au petit coin
 tout au bout du chemin
 où, finie la castagne,
 j'aime relire d'où je viens...
tu sais que je sais qu'il n'est rien
 qui tremble dans le soir
 embarquant les espoirs
 pour un autre lointain
et je sais que tu sais comme on plaint
 trop vite un solitaire
 qui va nu sur la terre
 tout le ciel dans les mains
Oh ! Solitude, ton gris sourire
 est parfois doux et tendre
 il me plaît d'y comprendre
 tout ce qui va finir
je vois que tu bois mes soupirs
 comme du vin clairet
 je suis le gobelet
 qui n’en veut désemplir
et je bois comme toi l'élixir
 des larmes liquoreuses
 qu'on arrache aux pleureuses
 au moment de gésir
Oh, solitude ! c'est quoi l'histoire ?
 peux-tu m'en raconter
 une autre s'il-te-plaît
 avant de m'endormir au soir
 seul à seul, comme jamais
Oh, non ! jamais plus tous les autres
 qui se vautrent
 - et leurs chiens !
 qui se vautrent, les bons apôtres
 du désert quotidien
Oh, non ! jamais plus les mirages
 de ces pages
 - policées !
 de ces pages pleines d'adages
 aux lames émoussées
Oh, viens ! quittons-les sur la route
 que le doute écartèle
Ne choisissons pas, prenons toutes
 ses chandelles
Oh, Solitude ! tu viens ou quoi ?
 Ô ma seule étude sans loi
Ne soyons plus qu'un, reine et roi
 du petit coin au bout de moi.

tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
