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colline

  • fauve passion

    Elle s'était promis de monter au moulin
    partie pour la fraîcheur, partie pour la balade
    et m'avait proposé de lui tenir la main
    orchestrant à dessein notre parade

    Sous l'orage incertain, probablement complice
    un Couchant miroitait quelques plis de Postale
    méditerranéen à la surface lisse
    irisant des Pyrénées Orientales

    Le couvert d'oliviers gradués en terrasses
    plongeait ses bras noueux dans le sol rude et fier
    une ombre bientôt bleue investissait la place
    et s'accuserait le blanc sur la chair

    Le rappel au foyer des promeneurs épars
    fumait depuis le bourg la viande ou la sardine
    ça claquait des talons, rassemblait les moutards
    désertant les chemins sur la colline

    Bientôt seuls à jeter de notre promenade
    adossés au moulin nos regards assortis
    dans l'arche de la baie à l'antique mémoire
    où s'embrassent des fauves assouplis

    Son ventre dans mon dos dans ses jambes croisées
    le mien qui s'apaisait à nos respirations
    souriant à la lune au croissant prisonnier
    des pales ajourées, nous paressions

    Le soir épaississait la vague sous la digue
    sur la colline au sud moutonnant ses rondeurs
    Un murmure se fit venu de la garrigue
    suggérant de nous empoigner le cœur

    Ce que nous fîmes là, dans un pli du chemin
    à peine protégés des pierres, des chardons
    à broyer nos suées comme olive au moulin
    à nous tirer le jus dans un buisson

    Simplement revêtus des parfums, des odeurs
    qu'un lent souffle terrien emportait vers la mer
    nous nous sommes hâtés d'accéder au bonheur
    confiant notre plaisir à l'atmosphère

    poésie,poésie lubrifiante,collioure,colline,estivaleLa nuit accompagna le retour au village
    de nos carnes repues encore ivres d'amour
    Le moulin garderait secret ce badinage
    pour ajouter au charme de Collioure

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • Sans faux-plat

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    Au sortir des Bois de Gahenne

    se dressent les Monts de Groseille

    quand parfois mes pas m'y entraînent

    je vais toujours au même endroit

      

    Faisant halte sur le plateau

    dentelé de petites combes

    une colline jette une ombre

    sur un bosquet en contrebas

      

    J'ai mis quelque temps à comprendre

    par quel effet la courbe tendre

    de cette colline incongrue

    captivait mes sens en émoi

      

    C'est le galbe d'une poitrine

    que dessine cette colline

    le sein de Diane au naturel

    offert à qui passe par là

      

    Un rais de lumière rasante

    donne à la forme incandescente

    un grain de peau inconvenant

    à l'oeil qui ne s'y attend pas

      

    Mais que survienne un contre-jour

    et la netteté du contour

    se fait alors indiscutable

    personne ne s'y trompera

      

    Je voudrais tant tenir le rôle

    de ce nuage-là qui frôle

    un tétin pointant dru au col

    de cette topo sans faux-plat

      

    Quand on voit c'qu'il y a et c'qu'on s'tape!

    quand la nature a des agapes

    qu'on ne retrouve pas chez soi

    la randonnée s'impose, là

      

    ou quoi ?

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    © 2007 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    tiniak (norbert tiniak)

    illustrations extraites de "Images Murmures (de Diane)"