Proprement assis, l'enfant rêve...
Ses pieds ne touchent plus le sol
Il lève les yeux; il décolle
des pans de mur, le laid
qu'il jette au Vent Mauve, et
peint le plafond à ciel ouvert
jusqu'à ce qu'il soit tout couvert
du rose et monstrueux ballet
de son plus fabuleux bestiaire
et son jeu préféré à tant
et tant de tristes jouets l'attend
Autour de l’œil en pleine forme
son corps va devenir énorme
et bientôt se cogner à tout
l'encombrement des choses
la mesure du coût
d'un pleur à l'eau de rose
l'obscure et vaste vacuité
d'une parole dévoyée
aux trompeuses promesses
drapées de soyeuses caresses
La chaise a grandi avec lui
Le refuge de tous ses deuils
lui ouvre ses bras de fauteuil
où loger le fond de l'ennui
et tirer du feu mouronnant
sous la cendre du cheveu gris
quelque heureux brandon que l'enfant
demeuré sous les plis
de la carne affadie
sut nourrir à travers le temps
d'une vie
assise, seule et sagement
sur son trône de rêve, ici...
tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration (ci-dessus), composée d'après une photo de Val Tilu