Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

aracna

  • Aracna (2)

    Carna-Original.jpginterprétant librement les illustrations de la dessinatrice Nephyla, je me suis proposé, avec son autorisation, d'extrapoler quelque nouvelle fantastique, inspirée par son graphisme expressif.

    EN RESUME :

    Akitin, le Colporteur a découvert la petite et mystérieuse Aracna, flottant sur l'eau entre les bras d'un arbre mort. Ayant confié la jeune enfant aux soins de la famille du docteur Grescar, Akitin la retrouve chez eux quelques mois plus tard, à l'occasion d'une réception comme le couple aime en donner fréquemment en priant le Colporteur de les animer de contes et de chants.  Les visites d'Akitin, sont toujours une fête pour l'enfant secrète.

    [accéder au chapitre précédent]

    ____________________________________

    LI GÜRLN


    " Sliur Akitin, vous nous voyez très honorés de votre présence. prenez donc la peine d’ôter votre cape. Anna, vous serez gentille de débarrasser Sliur Akitin, je vous prie, m’accueillit Madame Grescar, femme accorte et enjouée, mais maîtresse femme tout de même - de celles qui imposent respect et bon aloi dans leur domaine. "
    Quand je pénétrai dans le salon, j’en appréciai l’ambiance feutrée, le raffinement discret du mobilier offrant un écrin des plus appropriés pour les œuvres de maître et les tentures qui habillaient les murs.
    " Ah, je constate avec bonheur que vous avez apporté votre plus bel instrument, s’extasia avec une emphase exagérée le docteur. Passons vite à table, voulez-vous mes amis ? Nous n’en jouirons que plus tôt des savantes mélopées de Sliur Akitin. "
    Les convives, dont je connaissais la plupart, me gratifièrent de grommellements circonspects.
    J’étais en effet régulièrement sollicité par le couple Grescar aux fins d’agrémenter leurs soirées mondaines ou privées avec une série de liaars encadrant quelques vieux contes. Pendant qu’ici et là les gorges achevaient de se soigner en sirotant leurs douceurs liquoreuses, j’extirpai mon nissarne de sa gangue pour le présenter à la curiosité bonhomme du docteur. Il s’en saisit, actionna la manivelle et pinça quelques cordes.
    " - Magnifique, tout simplement magnifique ! me dit-il avec, dans le regard, la brillance d’une joie enfantine.
      - Madame est servie, annonça Freddele, le vieux majordome qui me semblait toujours avoir été conçu avec les plus anciens fondements de la bâtisse.
    On se dirigeait vers la salle à manger.
    Une femme s’effaça pour me laisser passer. Dans mon dos, je l’entendis murmurer à son époux "…c’est lui qui a… " (découvert la petite, oui oui).
    Nous fîmes bonne chère, cela va sans dire.
    Peu avant le dessert, on ne manqua pas de m'entreprendre pour narrer dans quelles circonstances j'étais venu en aide à la petite Anna. J'y répondis volontiers, d'autant que cela me permit de jauger mon auditoire et de juger de l'effet de ma voix sur cette bonne assemblée.

    Vint l'heure du conte.


    Je vous parle d'un temps où le rêve des hommes leur parlait d'eux-mêmes depuis le mont Darn.

    En ce temps qui subsite malgré nous au plus fort de l'oubli, vivait Li Gürln.

    NEPHYLA.JPGPrincesse de la lignée des Sorgh, fille unique dont le père Nahian venait de sacrifier sa vie au cours de la fabuleuse bataille de Kaarn'an-Darn, Li Gürln serait bientôt appelée à régner sur les peuples de la vallée du Kaarn. Il ne lui manquait, pour succéder à son père, que de trouver le chant qui plairait à son peuple.
    Les rives du fleuve Kaarn avaient bu tout le sang versé sur la plaine. Les crânes des vaincus ornaient les pics le long des berges à nouveau giboyeuses et l'étendard en berne de Nahian flottait depuis trois révolutions aux flancs du mont Darn en sommeil.
    Bien des voix s'étaient succédées, venues de tous les horizons connus, clamer leurs mélopées sous le Daarnem. Chaque soir, chaque matin, Li Gürln y accueillait les prétendants, chaque fois entourée de nouveaux membres de son clan. Jeunes ou vieux, mâles ou femelles, tous la secondaient dans son choix. Mais Li Gürln savait une chose : le chant qui plairait à son peuple sera celui qui la fera vibrer elle-même.

     

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK -#340-3
    proposition inspirée par une illustration originale de Nephyla

    (toubi continioude...)