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tiki - Page 4

  • enfanfarce

    pouet! tut! tiroulirouli!

    Tous les soirs, c'était la même farce
    à la même heure, impromptu
    le même bonheur ingénu
    et d'y prendre un malin plaisir
    et de saisir au dépourvu
    la garce
    et son mari ventru

    Pas un de nous qui n'y déroge
    tour à tour, on se relayait
    ou tous ensemble on attaquait
    au bas de l'escalier, la loge
    et ses deux occupants falots
    pestant à chaque nouvel assaut
    et maudissant notre famille
    trop bohème pour leurs espadrilles

    Mehdi qui jouait du piano
    prenait de grands coups de balai
    et ça martelait son plancher
    jusqu'à sa leçon terminée
    je lui ai prêté mon saxo

    Chrissie ne jouait de rien du tout
    on lui fabriqua un kazou
    Samuel jouait du violoncelle
    mais lui préférait la crècelle
    pour se joindre à notre fanfare
    improvisant dans le couloir
    des cacophonies inhumaines

    Notre revanche quotidienne
    de musique contemporaine
    déchaînait toute sa furie
    contre tous les Tino Rossi
    braillant de chez les "cons-bougies"

    Moi, l'aîné, j'avais ma partie
    je la jouais 'pas vu, pas pris'
    p'tits saligauds, va!avec la batterie de cuisine!
    vous n'imaginez pas la mine
    d'objets, de trucs et ustensiles
    tous animés et bien sonores

    Quand j'y pense, j'en ris encore
    sur le palier de ma mémoire
    résonnent des bruits de couloirs
    quand ça tempêtait haut et fort :

    "Mort aux ténooooors!" 

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    impromptu littéraire - tiki#7a

  • choucroute garnie

    hop!

    Site d'incitation à la scribouille, Les Impromptus Littéraires avaient tout récemment proposé pour thème d'écriture "Je pédale dans la choucroute" (mot clé : la voisine). Je n'ai pas résisté à l'envie de soumettre ma contribution à ce réseau d'auteurs et de lecteurs qui m'ont paru bien sympathiques...

    Merci à Sandrine (qui se reconnaîtra).

    CHOUCROUTE GARNIE - impromptu littéraire de tiniak.

    " Cest ça, casse-toi! pauv' pédale, va! " Elle beuglait encore, la voisine, que je filais déjà sur la place du marché, courbé sur le vélo opportunément "emprunté" à son couillon de gamin. S'il le reverrait jamais, ça! rien n'était moins sûr à l'instant. Son vélo, j'en avais trop besoin. Toute la bande serait réunie sur la berge, ce soir, dans notre coin à nous, où c'est qu'on fait les fous pour épater la galerie en se lançant des défis. Deux mois qu'on n'avait pas retrouvé une telle occasion d'être à nouveau tous ensemble, les gars, les filles et la douceur inespérée d'une soirée qu'un bref orage avait fini par rafraîchir. Deux mois! Et justement ce jour-là, ma daronne qui me chope avec mes magazines dans le garage. La poisse, quoi! Et la honte de devoir écoper d'une ferme interdiction de mettre le nez dehors avant le lendemain. A dix-neuf ans, merde!

    Je t'en fous, oui!

     

    pédale toi-même!Je pédale comme un dératé vers le fleuve.

    Les genoux sous le menton, le pouce ripant sur la sonnette, j'arrive en fanfare parmi les potos qui brandissent des bouteilles de blanc au-dessus d'un feu rougeoyant. Mon dérapage jette des gravillons sur les filles et Jérôme qui font la tambouille dans un coin déjà bien aménagé. Je leur arrache des "iih" et des "ooh" de protestation amusée. Oublié, mon retard! Eludées les questions, je suis dedans, à fond.

    Charline a mené sa guitare, Julien sa clarinette, Richard va percuter des cuillers à soupe et je ne sors jamais sans mon harmonica. L'orchestre est au complet : fiesta! Les cuistots cuistaudent, les minettes minaudent, et d'une voix chaude ou erraillée, je leur balance la purée. Tout y passe. Tous les airs qu'on aime, les doux, les vivaces, les drôles, les dégueulasses et les "morceaux choisis" de nos été passés dont les échos sur le fleuve nous entendent grandir, un peu plus chaque année.

    Au menu : terrines, choucroute, vin blanc et bières à volonté.

    slurp!Quelques saucisses se sont bien promenées dans de coquines braguettes, des moustaches odorantes ont poussé ça et là au nez de quelques demoiselles et des bouts de petit salé empalés sur une brindille ont permis d'évoquer pêle-mêle Gengis Khân, Jeanne D'Arc et Dracula. Mais nous avons bu tout notre saoûl et mangé notre content, avec un appétit décuplé par l'entrain et l'envie de tenir jusqu'au petit matin.

    Allées-venues de l'ombre à la lumière, bécots sous les fougères, rires fous qui s'apaisent dans la fumée blanche et l'esprit affranchi des messes du dimanche, la nuit passa. Au matin naissant, il y avait encore de quoi faire deux ou trois perruques avec les restes de choucroute... le coeur n'y était plus, simplement.

    "- Merde, le vélo! m'exclamai-je en lâchant subitement la main de Julien.
      - T'en fous, reste avec nous, supplia-t-il mollement.
      - Nan, attends! C'est que je la connais la voisine. Debout aux aurores, si elle voit pas le vélo, elle va tomber sur ma mère de retour de la messe. Histoire de lui foutre bien la honte à gueuler son nom devant tout le quartier. "

    Sans plus attendre, j'attrape le guidon de l'engin et, voulant dédramatiser ma précipitation aux yeux de ceux qui veillaient encore, j'entame, pour l'enjamber un mouvement de rotation acrobatique... qui me vaut une belle gamelle !

    Quand je me relève, les autres sont morts de rire. Bidonnés comme des arsouilles, les salauds!
    " - Oui bon, quoi ? "
    A l'instant même où je compte m'en sortir d'une fanfaronnade, je mesure l'ampleur du désastre.
    " Oh, putain! Oh, putain, les gars! Oh, putain! Je pédale dans la choucroute, dis. "

     

    splitch

    tk#299 - tiki#1
    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions Twalesk 

    Le site des "Impromptus Littéraires" propose à qui veut bien s'en saisir des thèmes motivant l'écriture de textes originaux. Renouvelés de façon quasi hebdomadaire, les thèmes proposés donnent lieu à de nombreuses productions souvent intéressantes, parfois surprenantes, toujours révélatrices de talents. QUE DU BONHEUR pour qui aime le mot dit...

    J'y ai déjà jeté l'encre... On s'y croise ?