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deuil - Page 2

  • derniers rappels

    Une pluie tambourine
    Un soupir se hasarde à quitter la poitrine

    Un chant de compagnie

    s'élève pour celui qui déserte le sol
    Un silence l'emplit
    qui affole le chœur de ceux qu'il a laissés
    avec son nom gravé sur toutes les lèvres
    avec son nom de pluie
    avec son nom de fièvre
    avec son nom qui n'est désormais qu'un appel
    à l'écho différé
    à l'écho fragmenté en autant de parcelles
    qu'il y a d'héritiers à s'emparer de celle
    qu'il a été
    quand elle répondait
    quand il s'agissait d'elle

     

    pleureuses1.JPG

     

    tiniak - totalités mineures
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • nomenclature

    à Gaëna da Sylva

    Gaena_trouée.jpg

    L'ombre de la forêt s'est jetée dans le ciel
    pour en atténuer le regard insistant
    que cet œil sale et borgne et tout croûté de sel
    cesse d'intimider les bras de ses géants

    Moi, dans cette trouée, je sais ce qui m'aspire

    délesté de l'aplomb des charges familières
    dont je laisse bailler sur l'herbe qui transpire
    le contour élimé des trop fines lanières :

    Je voudrais que se jouent à m'éloigner du sol

    une feuille après l'autre au gré d'un vent léger
    les capricieux tracés d'anarchiques envols
    pour le précieux vertige d'être et l'oublier

    Je pourrais croire un peu aux légendes païennes

    attachées à peupler d'animales furies
    les trompeuses lueurs que le chaos promène
    en donnant à leurs morts apparence de vie

    Sinon, pourquoi lever vers les cieux nos regards

    cherchant obstinément de ceux qui ne sont plus
    un signe, un mouvement, un rêve, un avatar
    quand ils sont dispersés, quand nous marchons dessus ?

    Je me hurle en ton nom, feignant que tu m'entendes

    et me chante le tien pour que vibrent encore
    les cordes et les bois que leurs syllabes tendent
    sur le bourdon têtu d'un monde qui t'ignore

    Les bras de la forêt contiennent cet élan

    qui me vient à l'idée par excès d'hydromel;
    je me charge à nouveau du bagage pesant
    de mon nom qui chemine, atavique et mortel.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration :
    © Gaëna da Sylva, "De l'ombre à la lumière..."

  • Quarte sans nuit

    Parce qu'il est des heures sombres où certain souffle d'âme a besoin qu'on l'accompagne jusqu'au jour qui est au bout de la dernière nuit.

    A Milady,

    quarte sans nuit

    rien n'est sombre, pas même l'ombre
    qui s'étend quand la vie fuit
    sa lumière est plus austère
    mais dans la pénombre luit
    l'image si davantage
    nécessaire à l'infini
    tourment qui nous prend à l'âge
    d'y voir clair en pleine nuit.

    c'est à l'oeil que vient le deuil
    de l'être qui est parti
    de ce côté-là du seuil
    en nous laissant tous ici
    la mort, peut-être un écueil
    entre mer et ciels de gris
    mais des sirènes l'accueillent
    perçant de leur chant la nuit.

    lumière, dis-moi lumière
    que vois-tu à travers l'huis
    ouvert sur tous les enfers
    brûlant tous nos appétits ?
    le vois-tu cet être cher ?
    le vois-tu, lumière, dis ?
    me laisseras-tu, lumière
    marcher sans peur à la nuit ?

    ombre, tu n'es pas du nombre
    et ta chimère obscurcit
    le cortège à mine sombre
    dont chaque pas te poursuit
    tu n'es qu'Une, comme Lune
    ton masque déjà blanchit
    quand pareil(le) au Soleil
    je viens déchirer la nuit :

    tout n'est pas dit.


    A Milady, norbertiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (revisité en 2020...)