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  • trajet dit

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    Cette coupe ceigne ton lait mauvais
    ma haine, ma haine, comme il te plaît
    comme une rengaine sourde sait
    moudre de la peine le fruit blet
    en poudre à dissoudre et verser au lai
    de la pénultième scène
    à la dramatique ancienne
    quand je porterai,
    ma haine, ma haine
    la coupe à tes lèvres pleines
    ma haine au sourire niais

    Voici ton remède

    Bois du petit lait
    Le tanin des plaines
    aux cheveux mêlés
    d'humeurs inhumaines
    et d'or apuré
    y coule ses miasmes

    J'y ai mis du rêve

    en ordre inversé
    du beurre à la sève
    à te rengorger
    du venin la fève
    du songe l'idée
    en vilains fantasmes

    Le rideau levé

    sur le dernier acte
    tu prends ta goulée
    ignorant le pacte
    que j'y ai scellé

    Coule, cataracte ton lait mauvais

    que la gorge pleine jusqu'au palais
    s'étouffent tes artefacts
    ma haine, ma haine, dont acte !

    Quand enfin tout aboutit
    au terme du trajet dit
    laissons au rideau l'ourlet, le pli
    l'intime soin de conclure
    d'effacer au plancher ta chevelure

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    ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • fureur (contenu)

    La fureur est aux portes de la ville
    aux pierres blanches, dociles
    L'ardoise a le front grave
    et bave en longues files
    un coulis d'argent onctueux et vil

    Le monde est chez mieux soi
    Il compte sur ses doigts
    ses réserves de biens utilitaires
    L'un siffle du muscat
    l'autre baille aux corneilles
    L'un et l'autre iront se coucher, pareils
    les poings sur les oreilles
    rêver de bras en croix
    et de viande en offrande au dieu Soleil

    Un terrain meuble un rien de vide
    entre deux blocs aux pieds humides
    Un vieux chien caillassé
    n'y montre pas le nez
    quelque autre chose en l'air
    lui perturbe le flair
    et me le fait piailler

    Les mimosas sont des genêts
    prisonniers de barrières
    protégeant des parterres
    les bulbes surannés
    nostalgies de naguère mère
    moins femme désormais
    l'époux dissout au cimetière
    (il ronfle ce dimanche
    qui tire l'autre par la manche)

    Une église trousse ses jupes
    elle a perdu au jeu de dupes
    intérêt capital
    et ressources fondamentales
    Son clocher rénové
    a cette mine à rais
    qui pointe roide à l'orient pâle

    Les rêveurs ont le sang malade
    ils peaufinent leur jérémiade
    avec la précision du rat
    dressé pour aller là
    où lui est dit de faire
    son caca, sa petite affaire
    avant de passer à la broche
    électrisé sur les balloches
    en gardant le sourire

    Un pavement désenchanté
    n'attend que d'être martelé
    par quelque talonnade
    de mauvais camarades
    au lever de rideau
    sur le renouveau des Salauds

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    ©2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK