Un pas lourd et l'autre léger
j'avance les mains dans le dos
comme un éléphant, sans chapeau
ni culotte bien ajustée
et sans paille au coin de la lèvre
un linge collé sur la plèvre
ou peut-être le dernier ris
qu'un matin - tu ! m'aura servi
en pensant à toute autre chose
dispensant ce parfum de rose
qui se reconnaît aux toilettes
où l'humilité, à sa fête
s'en raconte
des voluptés mort-nées, sorties gorgées de honte
Des vents chargés de leurs messages
couvrent mes cheveux de crachin
crispent dans ces poches mes mains
ne regonflent pas mon courage
ni mon passage ne recouvrent
du sable dont on fait les Louvre
ou les carnets de Moleskine
où s'ensuivent en lettres fines
les traces crues d'anciens sarments
dont j'explore tous les vains blancs
dans mon vers
aux voluptés mort-nées, fortes ! gorgées de taire
Et je te vois
venir à moi
le cheveu plus feu que les yeux
le sein moins rond que ton sourire
la main plus frêle que ta voix
qui aurait tant et tant à dire
de l'heur qu'être la fleur qui me conviendrait mieux
Lors, aussi bien
ne dis plus rien
et portons plus loin nos regards
vers quelques rêves sans empire
vers quelque intuition du bien
calmes palmes comme un soupir
offert à découvert à l'heure du hasard
Oui, ce vent venant du désert
qui rend nos souffles plus diserts
où l'or est lie
et la parole nombre d'or au pied du lit
tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Commentaires
quand je vous lis j'ai toujours l'impression d'aller à la rencontre de quelque chose de plus grand que le monde qui m'entoure c'est peut être cela la poésie c'est étirement du monde