« Nous nous aimions comme deux fous
on s’est quittés sans en parler
(un spleen me tenait exilé
et ce spleen me venait de tout) »
Jules LAFORGUE
À page cent soixante et dix
je me régale d'un supplice
arabesque !
(mais si je te le lisais, est-ce que
tu n'y verrais pas mon vice ?)
À tirer des vers de mon ventre
j'en purge les dramaturgies
pour les rages que je me rentre
les sommeils que je m'interdis
Pudeur brutale, une élégance
- à manger sur du pain rassis
le miel coulé de l'existence,
m'accorde à l'objet que je suis
Des logorrhées libératoires
j'en ai des baquets plein la cour
mais s'agissant de nos amours
j'aime en dépenser l'Autre Histoire
Tu sais
Avec ses champs ouverts
sur de nocturnes oliviers
Avec son bord de mer
à la sirène familier
Et puis ces mains partout
se levant des chorégraphies
ta bouche dans mon cou
soufflant la fin des appétits
Je sais
Feuillages éphémères...
Tomber, même à deux, à genoux
sera toujours tomber à terre
Que voulez-vous
De l'air !
tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : dessin de Jérémy Lyautey