Pour cette cinq cent cinquantième note, un hommage à ce type tant plein de sa gouaille juteuse qu'il en a gâché ses poumons avec le sang misérable des miséreux pour finir par mourir emporté dans un crachat de trop à l'âge de vingt-sept ans ; à toi, Jules ! à tes dimanches, jamais autres, toujours pluriels et plus vieux que l'un dit ; à tes Pierrots les plus falots et leur lot de vierges flétries ; à ces aubes, ces firmaments, ces couchants, mots devant tous les tiens interdits ; à ta barbarie, ses grand's orgues ; à toi, l'impétueux Jules Laforgue.
Complainte du repentir matinal des malotrus lunaires
 (aux Pierrots julaires)
Des courages nocturnes, généreux
 se révélant matin lâches, peureux
 je connais la figure grimaçante
 de l'âme qui s'avère décevante
 et vous pourrit le jour, la vie, son rêve
 et pleure que trêve lui vienne de l'amour
Des serments à la lune, tout sourire
 seront tôt les crachats pour se maudire
 et feront déraper cette assurance
 qui nous aura menés jusqu'à la danse
 où nous avons aimés nous étourdir
 ignorant l'avenir qui va nous rattraper
Oh, les ahs et les ihs et les tirladadas
 les défilés de nuit de nos petits soldats
 quelle mare aux canards que cette mélodie
 quand au petit matin nous désertons le lit
 des conquètes sans gloire
Et reviennent au soir des réverbères
 les douches illusoires, éphémères
 où nous iront laver de nos pieds sales
 la boue séchée des larmes matinales
 pour faire un nouveau tour de passe-passe
 arborant belle face et verbe sans détour
Voilà, c'est reparti la folle ivresse
 des soupirs alanguis et ras la fesse
 l'empreinte des baisers le long des murs
 et la cuisse levée dans les voitures
 le dernier verre pris aux bonnes grâces
 le dernier carré d'as qui fait le dernier pli
Mais les hues et les dias et les turlututus
 retourneront bientôt sous les chapeaux pointus
 car l'aube ne connaît pas d'autre magicien
 que celui qui réveille et le coq et le chien
 pour notre désespoir
Et merde, il fait tout noir !
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
-----------------------------------------------------
T'as raison, Totor
 'fait trop noir dans c'décor
 remets-y voir une couche, voir
 comment tu mouches...
Après l'hommage, l'héritage
 (c'qui f'ra deux notes pour le prix d'une, dis... ces largesses !...)
-----------------------------------------------------
Y A PAS L'CONTE, VIEUX !
Cinq sens pour une vie
 - m'en lerrai pas compter
 on s'est foutu de nous
 au vrai
C'est bien trop le matin
 déjà peu le midi
 et ça ne suffit plus du tout
 à la nuit
Sept ou huit m'iraient bien
 pour faire part égale
 (au moins bonne  mesure)
 disons sept et voilà
 ce qui n'en fait plus qu'un
 à mettre sur l'ouvrage
Six jours pour tout ce monde
 et un pour s'en remettre
 j'en demande pas moins
 pour l'être
L'ouïe, c'est vu
 l'odorat, ça, c'est fait
 la vue, bien entendu
 le toucher, s'il vous plaît (ou elle)
 le goût se sent des choses bonnes et belles
 Le songe, c'est l'idée
 (dessus, on est assis)
 l'en manque un pour le compte,
 j'vous dis !
L'ennui avec ce ciel saturé de commandes
 c'est où adresser la demande.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
