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Onzième nuit

C'est bientôt la douzième nuit, ma chère alarme
Choisis-le avec soin l'œil qui va se fermer
Par l'autre, grand ouvert, un monde va passer
Déjà, le Lent Demain vient déposer les armes
 
Sur ses genoux de vieille est tombée, rousse, l'heure
Ses cheveux colorés pissent dans les nuages
La ville ramassée dégrafe ses corsages
Dans un demi-sommeil, tremblent d'anciens bonheurs...
 
« D'où m'es-tu revenu, catastrophique amour ?  »
« Comme on t'a bien coiffée, ma sublime grand-mère !  »
« Oui, c'est après ton sein que j'ai couru, Mystère...  »
« Ma fille à quatre mains vient chanter dans ma cour »
 
Les bruits de cette nuit se rhabillent d'orange
Une idée après l'autre, un règne d'oubli croît
Tout se résume enfin à ma dernière foi
Au premier coup sonné, j'entends pleurer mes anges
 
Et ça vibre là-haut, dans le ciel incertain !
(je n'en crois pas un mot, mais c'est bon de le dire)
Ah, ça y est ! J'ai brisé la forme et son empire
autant y retourner, c'est toujours du bon pain...
 
« Encore une chanson, s'il-te-plaît, ma mémoire...  »
« Bon, le numéro neuf... Va pour la nostalgie...  »
« De toutes, je suis veuf ! et voilà l'ironie...  »
« J'aime tant ces fantômes, leur faconde, leur gloire... »
 
Là, au septième coup, je ne fais plus le fier
Avec cet œil fermé, j'ai l'air d'être imbécile !
Je me sens égaré, en volontaire exil
Le monde me pénètre, et c'est pas mince affaire !
 
Une pèche écrasée me ravive la bouche
Une vaste nuée prépare son vacarme
Une mort annoncée n'arrache aucune larme
Un malingre poucet regrette un peu sa couche
 
« Bonsoir, tristes mortels aux sourires béats !  »
« Allez ! Vous revoilà, musique et tes visages...  »
« Quoi... ?! Je les ai signés mes plus-vibrants-z'hommages !  »
« Ah, non ! Foin des missels au maussade nougat… »
 
Purée sans champignons, la nuit avance vite
Le doute qui s'invite a le goût de ta chair
- toi, qui m'auras tué plus qu'une fois hier...
Je garde un œil fermé sur ta larme hypocrite
 
Par l'autre, un monde passe et me vide les sangs
La nuit se rafraîchit, même si loin du fleuve
Quelques belles z'amours s'illusionnent de preuves
Leur vie, de guerre lasse, isole, incidemment
 
« Bon, c'est bien beau tout ça, mais on touche à l'ultime...  »
« L'aube ne viendra pas, je l'ai décommandée...  »
« Que s'arrête mon pas, mais perdurent mes fées !  »
« Plus rien à condamner, revenons à l'infime »
 
Mais l'aurore déjà lève son hypothèque
Le rêve doit finir
 
 
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tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
écrit le 24 août 2014, date anniversaire pour tous ceux qui lui furent chers et l'ont aimée.

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