L'épaule fauve et l'œil mi-clos, avec lenteur,
rampe vers moi, douleur connue de l'essentiel
à force d'arts, de cris, de sangs et rares miels,
jouant des ombres et des ors à la bonne heure.
Je ne sais plus qui t’a plantée dans mon jardin.
Sans doute un enfant qui pensait à autre chose
…ou, qu’il formât le projet d’une simple rose,
il ignorait la nature de ce terrain.
Tu t’es nourrie d’abord du meilleur et du pire,
jusqu’au matin venu de s’arracher de terre ;
accueillie soudain par la violence de l’air,
tu auras vite compris comment réagir.
Tu pris le parti de te mettre en mouvement.
À la faveur de cieux gâtés pour la raison,
il te poussa des yeux, des membres tout du long,
si jaunes qu’un pistil, noueux comme un sarment.
Un tout autre festin porta tes appétits
à demander revanche à des qui, comme moi,
vont promener leur chien, imitant ses abois
et rentrent à la niche y faire des petits.
Puis sortent à nouveau, toi, à la boutonnière,
arborer leur enfer chez d’autres saligauds
donnant bal où trouver la cuisse et le vin chauds,
foulant des bouquets pris à d’autres jardinières.
À l’usage des uns, ta sève est encre verte ;
certains te broient le cœur et pigmentent leur huile ;
ça ! aurons chanté fort, ivres de chlorophylle
- tous, ayant défoncé la porte grand ouverte.
Quand les chants du matin mangent ceux de la nuit,
que tous les noms d’oiseaux tombent des peupliers,
abêti et fourbu, à mon seuil familier,
je n’ai qu’à me tourner pour voir que tu me suis,
Ma fleur de Baal.
Pour un Impromptu Littéraire - tiki#117
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Commentaires
on sent une réelle nécessité
un verbe