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Le monde selon Miss C.

Christina's world [1]Accommodée des foins coupés la veille encore
dans la torpeur de fin d'été, elle sommeille

Au milieu de la matinée, le vent est mort
Quoique plus courte la soirée se fait attendre

Dans la paisible intimité d'un long tussor
entre les dents un brin de blé, elle repose

Ses jambes ont bien mérité de leurs efforts
Le chant d'adieu des saisonniers la fait sourire

Le Vieux n'aura pu résister à jouer du cor
ajoutant des accents cuivrés à leurs ballades

Le matin les avaient chopés à bras-le-corps
emportant leurs carnes séchées en d'autres lieux

On se sera tous embrassés avant de clore
la barrière aux gonds fatigués sur leur départ

Chrisitina's World [3]Plus tard, elle aura recouvré tout le ressort
de parer aux nécessités de son domaine

Pour l'heure, elle ne veut garder aucun remords
d'avoir dû se désemparer de sa passion

Qu'il en soit de prendre ou donner du réconfort
n'y prétendre ni réclamer aucun serment

La règle est toujours annoncée de prime abord
C'est le gage d'honnêteté de sa personne

Elle y gagne de se forger, pur, indolore
le pouvoir de s'abandonner à son désir

sans être à se dénaturer pour un mentor
sans même avoir à redouter qu'on la trahisse

dans un élan de liberté qui peut éclore
à la rencontre inopinée des solitudes

Chrisitina's World [2]ou dans cette brutalité des francs accords
qui ne souhaitent s'embarrasser d'aucun remède

Mais cela, c'était sans compter que de Pandore
s'ouvrirait la boîte fermée depuis des lustres

Un bruit soudain lui fait lever la tête alors
Le trouble s'invitait dans la paix de Christine

tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
en hommage au tableau de Andrew WYETH, Christina's world - 1948.

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