Je n'ai compris qu'à l'aube avoir dormi près d'elle
Si près que j'en avais le sang
qu'avait fiché le camp avec mes congénères
voir ailleurs si la terre accueille ses géants
toujours aux mêmes lieux d'hiver
où, passé l'ouragan, reste quelque bon air
à beugler de concert, le nez à l'océan...
Pendant que, sous la couette
elle avait pris ma tête
entre sa chair absente et ses froides rumeurs
pour me bercer, peut-être, la peur
qui n'a jamais manqué de me prendre la main
au moment de céder hier au lendemain
Avait-elle souri au trouble de mes yeux
roulant sous les paupières
ses doigts dans mes cheveux ?
Comment me trouva-t-elle ? à son goût ? prétentieux ?
à ce point si naïf ?
en donnant du canif à mon ventre fiévreux...
Sa nuit aura passé trop vite, je suppose
je la trouve adossée
la nuque révulsée
son crâne à mon épaule
que j'ose
caresser
Un geste de recul, elle est au bout du monde
et moi, dans la seconde, à débattre
si ça vaut bien la peine d'aller au théâtre
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
-hYpOcriSis-