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passades

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Anciennes boucheries, mon sang n'a fait qu'un tour
et prit
la mesure d'une ombre
à l'enjambement sûr
fuyant le jour des murs
et logeant sa pénombre
sous les porches des cours d'hôtel particulier

Ça fleur' bon la poubelle

et l'eau des caniveaux ruissèle
son lot de vanités
d'usages éculés
tous les petits bonheurs gâchés par de pauvres ficelles
appels d'orgues dénaturés
pour la gloire des fronts blasés
d'être à leurs trahisons fidèles
et gravement scellés

 

Passons...

Quel heur as-tu à ton giron ?
Dis, faisons bonne chère
l'un de l'autre et laissons aux vers
les quelques rogatons
qu'épargnera notre carnage
Consommons-nous avec orage
et dans l'oubli du jour
mijotons-nous en petits-fours
Embouchés à l'arène
que nos cors clament nos hymens

T'hallali ! T'hallali !

Sus aux anciennes boucheries !
Place aux carnages neufs

T'hallali ! Talala !

ce qui fut jamais ne sera
plus tendre
qu'un bon pavé de meuf à prendre

Au bocage, carrés de vaux !

À la page, les tournedos !

Ce soir, à la sortie d'Esope

pavane la haie des salopes
pour le cercle des Galant'In
aux luisants colliers de cyprine
Est-ce qu'à l'opéra bouffe à la crème
la Grande Esbrouffe sa Bohème ?
Et non ! ben nous, pareil !
L'est pas moins goûteuse à l'oseille
mais nous l'aimons crémière
à la table de nos grands-mères

Passons...

De noirs onglets
vont promener
les ailleurs maladifs
qui leur gouttent du pif
sur de longs parapets

Si lentes, lentes leurs charpentes

haut succès d'années apparentes
vouées à cultiver
des bénédicités
obstinément l'art de l'attente
avec le cœur trop près du ventre
et l'œil humidifié
aux reflets d'eau courante
et savamment innée, vibrante et toute énamourée

C'est que ça fibre à l'ostensoir

les mains libres des onglets noirs
dites,
remettez-m'en cinq livres, vite !

Mais passons...

Que j'en aie le carné
rempli à satiété
bouche, ris quand je te dévore
et me dis ce mot que j'adore :
"Sois donc pas marcassin !
et rabourre-moi ce chemin"

 

tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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