Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bénédicité

  • passades

    PORTE02.JPG

    Anciennes boucheries, mon sang n'a fait qu'un tour
    et prit
    la mesure d'une ombre
    à l'enjambement sûr
    fuyant le jour des murs
    et logeant sa pénombre
    sous les porches des cours d'hôtel particulier

    Ça fleur' bon la poubelle

    et l'eau des caniveaux ruissèle
    son lot de vanités
    d'usages éculés
    tous les petits bonheurs gâchés par de pauvres ficelles
    appels d'orgues dénaturés
    pour la gloire des fronts blasés
    d'être à leurs trahisons fidèles
    et gravement scellés

     

    Passons...

    Quel heur as-tu à ton giron ?
    Dis, faisons bonne chère
    l'un de l'autre et laissons aux vers
    les quelques rogatons
    qu'épargnera notre carnage
    Consommons-nous avec orage
    et dans l'oubli du jour
    mijotons-nous en petits-fours
    Embouchés à l'arène
    que nos cors clament nos hymens

    T'hallali ! T'hallali !

    Sus aux anciennes boucheries !
    Place aux carnages neufs

    T'hallali ! Talala !

    ce qui fut jamais ne sera
    plus tendre
    qu'un bon pavé de meuf à prendre

    Au bocage, carrés de vaux !

    À la page, les tournedos !

    Ce soir, à la sortie d'Esope

    pavane la haie des salopes
    pour le cercle des Galant'In
    aux luisants colliers de cyprine
    Est-ce qu'à l'opéra bouffe à la crème
    la Grande Esbrouffe sa Bohème ?
    Et non ! ben nous, pareil !
    L'est pas moins goûteuse à l'oseille
    mais nous l'aimons crémière
    à la table de nos grands-mères

    Passons...

    De noirs onglets
    vont promener
    les ailleurs maladifs
    qui leur gouttent du pif
    sur de longs parapets

    Si lentes, lentes leurs charpentes

    haut succès d'années apparentes
    vouées à cultiver
    des bénédicités
    obstinément l'art de l'attente
    avec le cœur trop près du ventre
    et l'œil humidifié
    aux reflets d'eau courante
    et savamment innée, vibrante et toute énamourée

    C'est que ça fibre à l'ostensoir

    les mains libres des onglets noirs
    dites,
    remettez-m'en cinq livres, vite !

    Mais passons...

    Que j'en aie le carné
    rempli à satiété
    bouche, ris quand je te dévore
    et me dis ce mot que j'adore :
    "Sois donc pas marcassin !
    et rabourre-moi ce chemin"

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK