J'ai tant faim, mon Oreille
le soir n'est pas venu
me porter sa corbeille
d'agapes attendues
et je ronge ma veille au bougeoir éploré
que de cireuses treilles
achèvent d'étouffer
Peste soit des sommeils qui tardent à venir !
J'aime autant, mon Oreille
te dire :
allons nos promenades
au long des champs d'oubli
bravades
nos rires sous le plomb
nos chants au feu nourri
et de nos corps les embrassades étourdies
tandis qu'au ciel un or malade s'affadit
paradent
se goûtent la vie
Oh, mon Oreille amie !
Oh, mon dernier soleil !
J'ai eu tant d'appétits pour de tristes merveilles
que je préfère cet ennui
dont j'applanis les mauvais plis
jusqu'à ce que ce drap soyeusement se prête
à t'accueillir et faire fête
J'ai tant faim, mon Oreille
de vider ma redoute
et comme nulle autre pareille
que tu viennes, que tu m'écoutes...
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK