Deux tableaux se font face
l'un grisonnant, l'autre vivace ;
ce qui se passe entre eux
- je l'observe, ne saute pas aux yeux
et comme ils parlent peu
il me faut deviner leur dialogue discret
Le naturel de l'un semble incommoder l'autre
dont le sourcil arqué, torse, froissé, se vautre
sous la paroi exsangue du front inquiet
grogne, rogne à la base du nez la trogne
d'un coup de griffe de jais
appelons-le Visage
(malgré son teint de pitre)
Une France de rois pourrait mener sa courre
par les allées du bois que celui-là présente
à travers les frimas une frondaison lente
révoque le regain de plus franches amours
dans l'or timide et pâle d'une aube naissante
nommons-le Paysage
(d'ailleurs, c'est dans le titre)
Comme tout les oppose
je ne sais pas trancher où va ma préférence
à cette austère pose ? à ces luminescences ?
je n'ose... je balance...
Tu m'es plaisant, Visage, avec ta mine sombre
il y a du ridicule à ta colère noire,
tandis que ta tristesse nourrit quelque espoir
forêt de Paysage où s'effacent les ombres
Je ne veux pas choisir, laisse ouverte la porte
et mon âme bondir dans ces natures fortes.
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(à paraître dans l'abécédaire poLétique)
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Commentaires
hmm c'est bô ça.
(et bé oui, suis pas toujours inspirée pour les comm', hein... n'empêche c'est bô.)