Dans ce quartier
les pas mouillés
n'ont triste que la semelle
regarde, ils vont passer,
railler " de quoi j'me mêle ! "
et continuer de vivre
leur vie comme un grand livre ;
ceux-là ne font pas du-, mais de l'art
sont parfois durs à suivre
ne sachant tôt ni tard
ni rien de nos foyers
qui gardent du brouillard à fatiguer les cuivres
collé à la fenêtre ou pris dans le parquet ;
ça chante, ça paillarde
et puis ça disparaît
que vas-tu me chercher des contes
avec tes oiseaux noirs
qui mangeraient les soirs
pour aller s'en coiffer
au bal où tu n'iras jamais
- pas tant que je vivrai, bonsoir !
Dans ce quartier
les petits pieds
ne sont pas enfantins
qui battent le pavé
haranguent le clampin
et continuent de faire
leurs petites affaires ;
ceux-là ne font pas tant de vieux os
et ça crève - mystère,
quelque part à vau-l'eau
sans payer nos loyers
et pour les regretter que les chats de gouttière
qui reviendront bientôt se faire consoler ;
ça touche une guimbarde
et puis ça disparaît
que vas-tu me chercher des noises
avec tes poules d'eau
qui logent les chapeaux
comme sur des patères
à tous les réverbères
- en voilà des manières, bravo !
Dans cette rue
les pieds au cul
je vais te dir' : ça s'perd
et si j'étais le maire...
- y a pas d'danger, non plus,
te foutrais ça en l'air
les jeunots, les marmots,
les morues, leurs julots
et jupons, chevalets, chapeaux
allez ouste, rideau !
Dans cett' maison
fille, fiston,
je vous ferai l'éducation dont vous aurez besoin
rangez craies et fusain, car voici la leçon :
ici, c'est moi l'patron
...et en bras de chemise !
...qu'on se le dise !
car voici ma devise
" ...eux vivants, plutôt mourir ! "