Et pour quelques polars de plus,
je vends, ma puce,
ces quelques vers au plus souffrant
de n'être pas aimé autant
que son pesant lot de ratures
couchés en mètres littéraires
pour le seul plaisir de te plaire
et de poursuivre l'aventure
Car je jalouse du polar
cet intérêt que tu lui portes
alors que je frappe à ta porte
en caleçon dans le couloir
te sachant déjà dénudée
le dos calé sur l'oreiller
absorbée, toute, par l'intrigue
qui jusqu'au bout du sein t'irrigue
Pour attirer ton attention
clamant mes vers en caleçon
je débite mon espérance
de pouvoir mettre en concurrence
avec la solution du crime
la profondeur de mes caresses
dans l'intimité de tes fesses
où nos désirs fondants s'animent
Comprenant à mon avantage
que tu ne tournes plus de pages
je pénètre dans la chambrée
les pieds nus frôlant le parquet
tu t'es assoupie sur ton livre
le cheveu collé dans le cou
j'observe de ton tétin doux
les battements qui le font vivre
Je dois éprouver la fraîcheur
de cet autre côté du lit
que tu n'as pas chauffé, tandis
que je retrouve ton odeur
ton soupir me dit : " je t'attends "
je sais que tu n'aimes rien tant
que je te cueille au bord du rêve
pour que tu vibres de ma sève
Parcourant ton dos de la main
je te patrouille jusqu'au sein
puis je te couvre toute entière
ton murmure : " éteins la lumière "
me signale que le combat
sera total et sans limite
je me résous à cette invite
l'interrupteur à bout de bras
Ton amour pour le roman noir
m'engage d'autant à savoir
redoubler d'imagination
dans l'acte d'investigation
comme le détective explore
et ne néglige aucune piste
je deviens cet équilibriste
capable de tous les efforts
La contredanse de tes reins
s'accélère sous mes assauts
je guide le bas de ton dos
dans un rapide va-et-vient
prenant appui sur tes ahans
je marque le rythme et n'attends
qu'apparaisse enfin cette faille
où s'abandonnent nos entrailles
Hercule Poirot est cocu
je maîtrise tout de ton cul
et quand de ma bouche tes lèvres
ne peuvent pas nier la fièvre
qui leur brûle le fondement
je sais avoir gagné la mise
qui me dit que tu es soumise
au moindre de mes mouvements
Je ne te vois pas, je te touche
je sais de toi que notre couche
recueille tout de nos ébats
qui me mèneront à trépas
alors que toute émoustillée
tu veux encore que je te prenne
que j'envahisse ton domaine
avant d'en être rassasiée
Que ne te fais-tu narratrice
de ce qui pourrait advenir
de mes élans, de tes soupirs
aux confins de ton entrecuisse ?
quand je sais conduire ta main
de ton connet à ton tétin
jusqu'à la profondeur ultime
d'un plaisir dont j'écris la rime
Bientôt s'achève le récit
son dénouement est à la crème
cet accent sur la pénultième
qui se répand en Polésie
et dans la nuit qui t'enveloppe
mon regard se fait nyctalope
pour embrasser tes formes rondes
où dort l'origine du monde
Et pour quelques polars de plus
j'entends, ma puce,
qu'il faut être bibliophile
pour t'effeuiller, ourse gracile
norbert tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK