Et puis vient le moment, durable
à certain instant bien vivant
avec des souffles en suspens
de poser les mains sur la table
en cercle au carré formidable
d'un même, égal et pur élan
La chose à dire est bien connue
mais elle était sous le tapis
tapie comme une bête enfouie
dans sa frayeur d'être perçue
incidemment pour autre chose
que ce dont toute bête est cause
Alentour, nombre d'arbres tombent
dans le bruissement fracassant
de leurs branches se caressant
parce qu'il faut se consoler
puisque l'heure est à basculer
dans le frais couvert de la combe
Glisse, une parole après l'autre
en étoile sur le plateau
longtemps gardée sous le manteau
d'une magmatique poussée
une florissante pensée
(pas de ses vaines patenôtres...!)
Ailleurs a déserté ce lieu
dont la quadrature du cercle
aura fait péter le couvercle
...l'air est trop dense entre les yeux
...le verbe, une danse du feu
...chaque silence a plus d'un siècle
Gravité, prends-en de la graine...
La tablée s'arrache du sol
Quadrature de cercle, vole !
Emporte avec toi, la semaine
ses lentes nuits, ses petits jours
et les quotidiennes gangrènes
Et puis, c'est ici, à l'instant
que la forêt reprend racine
tandis qu'un magma se débine
en grasses coulées vers la mer
pour aller y plonger son fer
Il en sortira les montants
de quelque meuble sentiment
tiniak ©2018 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
- à mes filles et leur mère -