Derrière sa vitre tintaient
 les grelots accrochés
 à la chaîne de sa cheville
 (qui me la rend tellement fille)
 
 Elle dansait, allez savoir
 pour moi peut-être ?
 pour un soir ?
 
 Derrière la vitre fumeuse
 se déchaînait l'audacieuse
 danse de la diseuse
 en une phrase impétueuse
 
 Les mots allaient alimentant
 ce flot continu vers l'écran
 jaillissaient de son cheveu noir
 comme laine d'un dévidoir
 
 Emplissant tout, barre d'adresse
 onglets, boutons et cette ivresse
 venait à bout de la tristesse
 des tabous
 venait à point
 nommer liesse le festin 
 
 
Toi, diseuse de petite mort
 dis-les moi, dis-les moi encore :
 les crudités, les croustillances,
 les humidités, les fragances
 les chaotiques appétances
 les défis et les ignorances
 du destin
 quand le désir nous vient!
 quand le plaisir nous tient!
 
 Dans le baril de ton babil
 Diogène et Platon s'embrassent
 tandis qu'à l'autre bout du fil
 je vibre et j'en oublie la masse
 - Dans virtuel, il y a vertu
 et quatrain ne vaut pas sans Q!
 
 Amuse-moi, diseuse, ma belle
 laisse à portée quelques ficelles
 qu'alors, magnifié, le réel
 surgisse enfin de l'URL
 au naturel
©2008DUKOUtiniakZUMINle&ditionsniakTwalesK(oué!)
 
 - photo vuz&priz @ EROTIK MENTAL FOOD,
 ici rebaptisée "NATure PeINture" -