La pierre tombe au centre
et ne reviendra pas...
Mon ventre ! Mon ventre !
au puits vertigineux
n'abîme pas mes yeux
à tes vertes harangues
Laisse-moi faire un pas
sur la barque où je tangue
bercé par l'illusion
d'attirer l'horizon
comme sous le menton, le drap
Du fleuve l'embouchure
est lointain souvenir
et vilaine blessure
Un fébrile délire
avec, des confitures
- enfantins élixirs !
sur les larges tartines
de pain dur
en a le goût moins sûr
Oh, Caillou !
Ta rondeur à l'excès
nous ferait oublier
comme est fichu ton cœur
mille fois millénaire
et très irrégulier
et comme il a souffert
d'être nu dans l'éther
avant de s'enrober
d'atmosphère bleutée
pour mieux narguer la Lune
d'où l'ingéniosité humaine
un instant de fortune
tirera ton portrait
(pour des pactoles de glorioles ?
pour l'Histoire ? qui sait !)
Qui sait où vont les hurlements
sans fin de recevoir
Ô vent ! Ô vent ! qui balaies sans mémoire
les visages passés
de l'autre côté du miroir
où Alice et Poucet
se jouent à coups de dés
l'effeuillage de nos carnés
et jusqu'à l'os !
et sans négoce !
qu'importe s'il vous plaît
ou non de le savoir...
Ricochets noués au mouchoir
Ventre creux, mais l’œil plein
j'ai faim, j'ai dit... J'ai faim !
(pas de main ni de poire)
Quelle diète, ce soir !
(je sais que jeûne, c'est rien)
tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : ©Florence Trocmé