Le souffle à nouveau s'apaisant
boire l'or doux et printanier
dont l'absence, le mois dernier
navrait de mornes firmaments
Le fleuve écoule un miel avril
jusqu'à sa butée océane
Dans sa patience mélomane
migrent mes allusions fébriles
Et pourtant, malgré ce régal
tu fus hier trop trop méchante
ma joie n'est donc pas évidente
et mineure en ce festival
Pour son monumental oubli
je veux me joindre à la curée
carnavalesque et délurée
de la phénoménale orgie
Le vent ému pleure des fleurs
sur l'hiver qui meurt dans ses flaques
Au ciel, piaillent les vols foutraques
quand des sols fusent les humeurs
Je m'habille de Sakura
farde mon regard à la plume
pisse mon nom sur le bitume
le cœur ivre de célibat
Peine, attrape-moi si tu peux !
J'ai pour monture le Centaure
le front ceint de neuve hellébore
et l'heur humble des malheureux
Ô majestueuse Nouba
pétris-moi le corps à mains nues
À tes ors je bois ma vertu
et chante qu'Elle n'est plus là
Le lent magma des rêves tristes
a gerbé dans la stratosphère
une féerie délétère
que digère, à l'œuvre, l'artiste
Mais ta charge malodorante
encombre le nubile espoir
qu'il s’écrierait meilleure histoire
d’une gorge moins apparente
Ah, que n'es-tu plus simple aimante
le cœur sans peur et l'esprit plein
que l'avenir est incertain
mais que je t'estime, charmante
Rien n'est si vrai que rien n'est sûr !
Hors la nature et ses miracles
qui définit son habitacle
à l'hypothétique aventure ?
Ô fête, ce n'est pas l'objet
Si le monde sombre, anonyme
je n'y gage pas mon centime
autrement qu'à son tourniquet !
Et ça tourne à n'en plus finir
parmi tant de sourdes brillances
- oh, superbes ! dans l'ignorance
des lieux où chacun doit pourrir
Ça tourne donc, et nous avec
certains de jouir à bon endroit
Chacun sa trappe devant soi
bidouillant des salamalecs
Imprégné d'illusion statique
au bord des lèvres le cœur mû
par un sentiment bien connu
cherche son mode automatique
et le retrouve
dès que la bouche vient téter au flanc la Louve
Pour la divine comédie
des sidérantes incuries
boire à la coupe de l'Or Ange
à l'œil le fard d'une mésange
tandis qu'à mon oreille tintent
les chorégies d'amours défuntes
au chant plus noble
depuis que soudain leurs noms me sont moins ignobles
Je vais me tresser un plastron
avec le cuir de leurs chansons
pour m'en rhabiller le poitrail
À moi, rubans ! galons ! médailles !
Je paraderai pour la gloire...
avec les centuries du soir !
et l'âme grand
ouverte aux sifflets égaillés aux quatre vents
Inadvertance et tralala
des enfances sans apparats
Venez, courez à ma rencontre
Il est grand temps d'en faire montre
- vous savez, de ces arguties
prénommées Chimères... Lubies...
Orgues mentales...
Rien d'apaisé ! Souffle, tempête ornementale !
Au fleuve brûle un mai juteux
d'orchestre franc et généreux
à l'animale incandescence
couvrant des florales fragrances
le saisonnier
dont nous masquons notre putride coutumier
L'océan même est un brûlot
donnant au ciel - et non l'inverse !
des raisons de pleuvoir à verse
pour éteindre son brasero
Mais fi ! que dalle ! et patatras !
Icare-Ion guide mon emphase...
Eh, toi ! permets que je t'embrase
et t'intronise à la Nouba
Ô fête, tel est ton objet
me griser plus que l'hellébore
quoique je sache que la mort
stoppera net le tourniquet
ben, je m'en fiche !
tant que Louve m'offre de lui sucer les miches !
Tout va mourir et, c'est certain
ne nous reste que le festin
de paître, forniquer et rire
avant d'avouer un soupir
en y mettant - bien Oubligé !
une dernière honnêteté :
« Oh, que j'ai peur
de n'avoir pas tout délivré de mon ardeur »
桜 tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK